- 1. Des populations peu nombreuses mais variées
- 2. Une croissance démographique rapide
- 3. Les transformations de la vie rurale
- 4. La pêche, une ressource d'avenir
- 5. La faiblesse des mines et de l'industrie
- 6. L'essor du transport aérien et le rôle croissant du tourisme
- 7. Fragilité économique et marginalisation géopolitique
- 8. Bibliographie
OCÉANIE Géographie humaine
La faiblesse des mines et de l'industrie
Il n'y a que relativement peu de ressources minières en Océanie insulaire, exception faite de la Papouasie - Nouvelle-Guinée et de la Nouvelle-Calédonie. Il faut mettre à part le cas du petit atoll soulevé de Nauru (21 km2) avec son très riche gisement de phosphates qui lui permit de devenir, dès 1968, le plus petit État indépendant du monde. Entre 1968 et 2001, 43 millions de tonnes de phosphates, valant 2,1 milliards d'euros, ont été extraits de l'île, laissant un environnement dévasté lorsque la ressource a été épuisée. Mais une gestion calamiteuse de ces capitaux énormes a conduit l'île à la banqueroute, la compagnie aérienne nationale Air Nauru à la quasi-faillite, et le gouvernement à des expédients, comme l'accueil de centaines d'établissements financiers se chargeant du recyclage massif d'argent sale en provenance notamment des mafias russes. Rappelons que d'autres gisements de phosphates avaient déjà été épuisés à Océan (Kiribati) et plus anciennement, à Makatea (Polynésie française).
La Papouasie - Nouvelle-Guinée a des ressources minières considérables (25 p. 100 du P.I.B.), d'abord avec les gisements de cuivre de l'île de Bougainville, dont l'exploitation a été fortement perturbée depuis les années 1980 par l'insurrection indépendantiste, ensuite avec le grand gisement d'or et de cuivre d'Ok Tedi, dans la cordillère centrale de Nouvelle-Guinée, près de la frontière de la Papouasie (Irian Jaya) ; d'importants capitaux internationaux (Australie) s'y sont investis, malgré les difficultés d'accès et les problèmes de sécurité. En 2004, la Papouasie - Nouvelle-Guinée a produit 173 000 tonnes de cuivre (15e rang mondial), 73 tonnes d'or (10e rang mondial) et 74 tonnes d'argent. Mais les perspectives d'avenir apparaissent prometteuses également dans le secteur du pétrole et, surtout, du gaz naturel. De gros gisements ont été découverts dans les Southern Highlands (Iagifu pour le pétrole, réserves de gaz de 430 milliards de mètres cubes), d'où le projet de construire un gazoduc de 4 000 kilomètres de longueur vers le nord-est de l'Australie.
Les richesses minières de la Nouvelle-Calédonie sont connues et exploitées depuis la fin du xixe siècle (création de la Société Le Nickel, S.L.N.). Si aujourd'hui on n'exploite plus les minerais de chrome, de manganèse et de fer, en revanche le nickel (5e producteur mondial, 4e pour les réserves) fournit 95 p. 100 des exportations du territoire. Il est soit exporté sous forme de minerais, soit traité dans l'usine de Doniambo à Nouméa par le groupe français Eramet (S.L.N.). Compte tenu de la flambée actuelle des cours (indice 100 en 2000, 172,1 en 2006), de très grands projets sont en cours dans un contexte où politique et économie se mêlent étroitement. Le groupe canadien Inco, leader mondial, construit une unité d'exploitation à Goro dans le sud de l'île. Mais surtout l'État français prévoit de subventionner massivement un autre groupe canadien, Falconbridge, pour la construction d'une deuxième grande usine dans le nord de l'île afin de rééquilibrer le territoire en faveur des indépendantistes de la province Nord, en leur attribuant le très riche massif minier de Koniambo. La situation devient plus complexe encore avec le rachat en 2006 de Falconbridge par le groupe suisse Xstrata, et Eramet ne désespère pas de récupérer finalement tout ou partie de Koniambo et de l'usine du Nord.
Il ne faudrait pas oublier enfin les potentialités que représentent les gisements de nodules polymétalliques du fond de l'océan. L'exploitation de ceux-ci n'est cependant pas encore économiquement rentable faute de techniques appropriées et de cours des métaux assez incitatifs.[...]
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Écrit par
- Christian HUETZ DE LEMPS : professeur, directeur de l'UFR de géographie, université de Paris-IV-Sorbonne
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