- 1. Des populations peu nombreuses mais variées
- 2. Une croissance démographique rapide
- 3. Les transformations de la vie rurale
- 4. La pêche, une ressource d'avenir
- 5. La faiblesse des mines et de l'industrie
- 6. L'essor du transport aérien et le rôle croissant du tourisme
- 7. Fragilité économique et marginalisation géopolitique
- 8. Bibliographie
OCÉANIE Géographie humaine
L'essor du transport aérien et le rôle croissant du tourisme
L'isolement des îles né de leur dispersion dans les immensités du Grand Océan est aujourd'hui considérablement réduit par le développement de l'aviation, et notamment de l'aviation à réaction, avec d'abord la génération des Boeing 707 au tout début des années 1960, puis celle des Jumbo-Jet (Boeing 747, DC 10) dans les années 1970. Certes, l'allongement des rayons d'action permet la traversée du Pacifique sans escale, et certaines petites îles, qui ont joué un temps un rôle de relais sur les grandes routes aériennes, sont de ce fait retombées dans l'oubli (Wake au centre du Pacifique nord). Mais les grands archipels ont été dotés d' aéroports internationaux capables d'accueillir les plus gros avions : c'est le cas bien sûr des Hawaii avec Honolulu (20 millions de passagers, un des vingt plus grands aéroports des États-Unis) mais aussi Hilo et Kahului, des Fidji (Nandi), de Tahiti (Faaa, 1961), de la Nouvelle-Calédonie (La Tontouta), et même, pour des raisons de souveraineté, de l'île de Pâques (1968) ou de Pago Pago (Samoa américaines). Il ne faut que quelques heures pour atteindre à partir de ces aéroports n'importe quelle grande métropole de la périphérie du monde Pacifique, et moins de vingt-quatre heures pour aller de Paris à Nouméa, presque exactement aux antipodes.
L'avion a permis en outre, par la multiplication des lignes intérieures et des lignes régionales, de rompre l'isolement des archipels et des îles marginales par rapport aux grands axes du transport aérien. C'est ainsi qu'en Polynésie française les îles de la Société (Moorea, Raiatea, Bora Bora) mais aussi les Tuamotu, les Marquises, les Gambier, les Australes sont reliées régulièrement à Papeete par avion. C'est vrai aussi pour la Nouvelle-Calédonie, les Fidji et, à une échelle beaucoup plus impressionnante, pour les Hawaii où plusieurs compagnies (Aloha, Hawaiian...) se partagent un trafic considérable entre les îles. Certains États entretiennent d'ailleurs des compagnies nationales qui non seulement assurent le trafic intérieur, mais aussi des liaisons avec les archipels voisins, voire les pays riverains du Pacifique (Air Pacific de Fidji). Cette ouverture sur l'extérieur grâce à l'avion a facilité les migrations des Océaniens et inversement a permis l'essor du tourisme dans les îles et archipels d'accès facile.
En fait, le tourisme est aujourd'hui concentré sur un petit nombre de points et laisse de côté une bonne partie des espaces insulaires jugés moins intéressants et plus ou moins protégés parfois par la politique de certains États ne souhaitant pas dénaturer leurs paysages et leurs genres de vie traditionnels par un afflux incontrôlé de touristes.
La Papouasie, les Salomon, le Kiribati ne reçoivent chacun que quelques milliers de touristes, ce qui ne représente par exemple qu'à peine 0,7 p. 100 du P.N.B. de la Papouasie - Nouvelle-Guinée, handicapée il est vrai dans ce domaine par les troubles politiques de Bougainville et par l'insécurité régnant à Port Moresby. D'autres pays ont une activité touristique un peu plus soutenue, comme le Vanuatu, les Tonga (qui profitent de la relative proximité de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande pour accueillir de nombreux navires de croisière), les Samoa (92 000 visiteurs, 16 p. 100 du P.N.B. en 2003) et même la Nouvelle-Calédonie (autour de 100 000 visiteurs par an entre 2000 et 2004). À Tahiti et dans les îles proches (Moorea, Bora Bora), le poids du tourisme est déjà beaucoup plus important (3 500 chambres, 213 000 touristes) de même qu'à Guam (plus d'un million de touristes, japonais pour les trois quarts) et aux Fidji (6 000 chambres et 400 000 visiteurs au début des années 2000). Tout cela il est vrai paraît modeste face au gigantisme[...]
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Écrit par
- Christian HUETZ DE LEMPS : professeur, directeur de l'UFR de géographie, université de Paris-IV-Sorbonne
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