Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

OCÉANIE Géographie physique

Végétation et faune

À l'origine, les îles océaniennes n'avaient pas une flore et une faune très riches, et leur pauvreté a tendance à s'accentuer progressivement en allant de l'ouest vers le cœur de l'océan : les grandes îles mélanésiennes, proches du continent asiatique et de l'Australie, ont une flore beaucoup plus variée que certains atolls ou îlots perdus de la Polynésie.

La majeure partie des espèces végétales et animales des mondes insulaires du Pacifique était, avant les transferts opérés par les hommes, endémique, c'est-à-dire qu'elles n'existaient que dans l'île ou l'archipel considéré. Cet endémisme, fruit d'une longue évolution en vase clos à partir des quelques espèces apportées par les vents, les oiseaux ou les courants marins, était particulièrement accentué dans des archipels comme la Nouvelle-Calédonie ou plus encore les Hawaii, où plus de 90 p. 100 des plantes à fleurs et des insectes étaient endémiques.

Dans le Pacifique sud, il faut souligner l'importance des conifères qui forment le plus souvent les boisements les plus importants de la Nouvelle-Zélande à la Nouvelle-Guinée, en passant par la Nouvelle-Calédonie dont les pins colonnaires (autrement dit les araucarias de Cook) sont célèbres.

La répartition actuelle des types de végétation dépend pour une large part des conditions climatiques et de la nature du sol. Sur les terrains sableux des rivages et des atolls, on trouve surtout des filaos (arbres de fer), des pandanus et, naturellement, des cocotiers qui ont été le plus souvent introduits ou développés par les Polynésiens. Une bonne partie des marécages de la Nouvelle-Guinée sont couverts de boisements de palmiers-sagoutiers.

Les îles montagneuses présentent un étagement de la végétation, particulièrement remarquable en Nouvelle-Guinée ; jusqu'aux environs de 1 000 mètres, c'est la forêt dense humide équatoriale aux espèces très variées, mais, vers 1 200 mètres, la rain forest change d'aspect : à côté de vastes boisements de conifères (Podocarpus), on trouve des chênes (Castanopsis) et des hêtres à feuilles persistantes (Nothofagus) analogues à ceux de la Nouvelle-Zélande, de la Tasmanie ou de la Patagonie chilienne ; le sous-bois est très dense, avec de magnifiques fougères arborescentes. Au-dessus de 3 000 mètres, sur des pentes qui baignent perpétuellement dans le brouillard, la forêt devient très rabougrie et les arbres sont couverts de mousses (« forêt des nuages »). Vient ensuite un étage de buissons de rhododendrons et, entre 3 700 et 4 200 mètres selon l'exposition et la nature du sol, commence la prairie de haute montagne.

Les vigoureux contrastes pluviométriques entre les côtes au vent et les côtes sous le vent retentissent évidemment sur la végétation : à la forêt dense des versants orientaux fortement arrosés s'oppose souvent une forêt claire ou même une savane plus ou moins arborée sur les pentes abritées. L'action humaine a accentué ces différences : en Nouvelle-Calédonie, la savane à niaouli, un petit arbre du genre Melaleuca, qui ressemble à certains eucalyptus australiens, a été largement étendue grâce aux feux de brousse pratiqués par les éleveurs européens. L'exploitation de certaines espèces telles que le santal a provoqué leur recul, parfois même leur disparition.

Inversement, les Européens ont introduit de nombreuses plantes : ils ont enrichi considérablement le stock des plantes cultivées par les Océaniens, qui comportait essentiellement des tubercules (taro, igname) et le cocotier, et ils ont développé de nouvelles cultures : caféier, cacaoyer, agrumes, etc. Ils ont sélectionné des variétés de canne à sucre jusqu'alors négligées. Mais ils ont aussi introduit, volontairement ou non, des plantes qui sont dans certains cas devenues de véritables plaies[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Médias

Océanie - crédits : Encyclopædia Universalis France

Océanie

Papeete : températures et précipitations - crédits : Encyclopædia Universalis France

Papeete : températures et précipitations

Coulées de lave sur le Kilauea - crédits : G. Brad Lewis/ Stone/ Getty Images

Coulées de lave sur le Kilauea

Autres références

  • ASIE (Géographie humaine et régionale) - Espaces et sociétés

    • Écrit par
    • 23 142 mots
    • 4 médias
    ...d'archipels qui ourlent la façade pacifique des terres continentales asiatiques. Mais elle n'est pas sans complexités car l'Asie est en contact avec les pays de l'Océanie, dont les possessions américaines (les Mariannes par exemple). Le peuplement historique de la Micronésie, de la Mélanésie et de la Polynésie...
  • AUSTRALIE

    • Écrit par , , , , , , , , et
    • 27 355 mots
    • 29 médias
    Pays massif, l'Australie oscille entre deux qualificatifs : est-elle la plus grande île de la planète ou son plus petit continent ? Elle représente 85 % des terres émergées de l'Océanie, immense continent maritime.
  • AUSTRONÉSIENS

    • Écrit par
    • 919 mots

    Pris dans un sens strict, les Austronésiens forment un groupe ethnolinguistique considérable dispersé de Madagascar aux îlesHawaii et recouvrant la totalité de l'Indonésie, de la Malaisie et des Philippines, la quasi-totalité de la Mélanésie et de Formose, et enfin la Micronésie...

  • CHEFFERIE

    • Écrit par et
    • 2 929 mots
    Laréflexion sur les systèmes politiques océaniens reste dominée par un retentissant article de Marshall Sahlins (1963), qui, plusieurs fois republié et devenu un classique, oppose le système dit du big man, caractéristique de la Mélanésie, où le statut de chef s'acquiert par des efforts personnels,...
  • Afficher les 33 références