OCÉANIE Géologie
L'évolution de l'Océanie
Un schéma d'ensemble de l'évolution des arcs insulaires et des archipels de l'Océanie peut être tenté, mais l'entreprise est délicate, l'état des connaissances n'étant pas homogène selon la région considérée, et d'autant plus incertain que l'époque étudiée sera plus ancienne. De toute manière, on ne peut guère remonter au-delà du début de l'ère secondaire, car les terrains antérieurs sont trop fragmentés pour pouvoir être valablement interprétés, ou alors ils ont disparu à jamais dans les zones de subduction.
Les terrains les plus anciens sont connus en Nouvelle-Zélande ; il s'agit de sédiments de faciès géosynclinal et d'âge paléozoïque inférieur à moyen, situés probablement sur la marge continentale orientale de la partie du Gondwana qui deviendra l'Australie. On peut admettre que les métamorphites antépermiennes de Nouvelle-Calédonie étaient localisées dans la même structure géosynclinale. Du point de vue tectonique, une phase orogénique majeure est connue, en Nouvelle-Zélande seulement, au Dévonien supérieur.
À partir du Permo-Trias apparaît la ceinture mélanésienne interne. Elle comporte le géosynclinal de Nouvelle-Zélande, la Nouvelle-Calédonie, les Louisiades et la Papouasie - Nouvelle-Guinée. Il pourrait s'agir d'un arc volcanique actif probablement situé en bordure d'une plaque continentale en partie émergée vers l'ouest et séparée de celle-ci par un bassin où la sédimentation est caractérisée par un volcanisme sous-marin et des dépôts détritiques fins, puis plus grossiers au Trias. Des faciès carbonatés (Papouasie - Nouvelle-Guinée) et terrigènes (Nouvelle-Calédonie) témoignent de la proximité d'une terre émergée au Trias inférieur à moyen. Du Trias moyen au Jurassique supérieur, la situation évoluera peu ; la sédimentation présente plusieurs séquences à volcanisme sous-marin et dépôts détritiques plus ou moins fins.
Au Crétacé, l'importante phase orogénique néo-cimmérienne (ou Rangitata) est commune à la Nouvelle-Zélande et à la Nouvelle-Calédonie. L'émersion probable d'une grande partie de l'arc a induit une lacune de sédimentation pendant tout le Crétacé inférieur et moyen. Cette phase tectonique est à mettre en relation avec l'ouverture des mers de Tasman et de Corail, qui éloigne la Nouvelle-Zélande ainsi que les rides de Norfolk et de Lord Howe de la partie australienne du continent de Gondwana en cours de dislocation.
Ce phénomène d' expansion des fonds océaniques va continuer au Crétacé supérieur et au Paléocène dans ces régions, et même jusqu'à l'Oligocène dans le bassin sud-fidjien, où il est accompagné de volcanisme basique et, en Nouvelle-Calédonie et en Nouvelle-Zélande, d'une transgression marine.
À l'Éocène moyen, après l'arrêt de l'expansion de la mer de Tasman, l'orogenèse alpine, beaucoup mieux connue, commence par la séparation de l'Australie et de l'Antarctique, après ouverture de la dorsale du sud-est de l'océan Indien, pendant que l'expansion du bassin de la mer de Corail se poursuit. La ride Pacifique-Antarctique et la dorsale du Pacifique est s'ouvrent. Le mouvement général de la plaque Pacifique, qui va s'enfoncer sous la plaque asiatique, est dirigé, à peu près comme aujourd'hui, vers l'ouest-nord-ouest.
Ce déplacement et l'expansion des dorsales vont susciter des contraintes telles qu'il en résultera un écaillage profond de la plaque océanique, amenant plusieurs copeaux d'ultrabasites en chevauchement sur le bâti sialique de la ceinture. C'est ainsi que se sont mis en place les massifs d'ultrabasites de Nouvelle-Calédonie à la limite de l'Éocène supérieur et de l'Oligocène, et, au début de l'Oligocène, ceux de Papouasie - Nouvelle-Guinée[...]
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Écrit par
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