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OCÉANIE Les arts

L'aire Massim

L'art dans l'aire Massim pose un problème particulier. La technique de représentation symbolique du bestiaire plaqué à la surface des spatules à bétel, en particulier, est très proche des réussites de l'île Tami. Si l'on passe aux pièces de prestige, à valeur cérémonielle, comme les avants de pirogue, on se trouve en présence d'une sorte d'épanouissement des thèmes élaborés à partir du corps, de la tête et du bec de l'oiseau frégate, dont l'origine n'est pas toujours aisément discernable. Les attributs tenus en main par les danseurs, faussement intitulés boucliers de danse, comportent le double thème de la frégate et du poisson, bien compréhensible pour des navigateurs. Quant au traitement du corps humain accroupi et de son visage, il rappelle curieusement celui des korvar.

On pourrait à bon droit se demander jusqu'où ont été les influences indonésiennes, s'il n'était pas scientifiquement abusif de penser que le point de départ d'une chaîne de relations doit toujours être une culture que nous plaçons à un niveau élevé dans notre hiérarchie naïve des civilisations. Rien ne prouve que les choses n'ont pas été en sens inverse, comme le facteur de la mode l'a si souvent montré en Europe depuis les croisades. Et tout porte à croire que, tout au long des côtes relativement hospitalières, à quelques centaines de mètres en profondeur du moins, du nord de la Nouvelle-Guinée, les influences conjuguées ont toujours joué de manière ambiguë.

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Écrit par

  • : professeur au Muséum national d'histoire naturelle, directeur du laboratoire d'ethnologie, directeur d'études à l'École pratique des hautes études (Ve section, sciences religieuses : religions de l'Océanie)

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Médias

Océanie : aires stylistiques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Océanie : aires stylistiques

Tête de <em>moai</em> - crédits : J. Kraft/ Shutterstock

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