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OCÉANIE Les arts

Îles Marquises

Les îles Marquises se présentent sous le signe du personnage humain à la tête globuleuse, en position fœtale, aux yeux démesurés. C'est le tiki, parfois identifié à la fausse couche, être que la vie refusée a rendu d'autant plus redoutable. Ici aussi, une certaine spécialisation par île correspond à une stéréotypie dans le produit mis sur le marché, ce qui n'empêche pas la variété dans la finesse d'exécution : les herminettes de pierre provenaient de l'île d'Ei Ao ; les pilons à tête humaine, pour la bouillie du taro, de Ua Huka ; les diadèmes à plaques d'écaille et de nacre, les premières seules porteuses d'un décor gravé à plat, fixées à une couronne de fibres, venaient de l'île de Hiva Oa, les parures en dents de marsouin de Ua Pou, les coiffures de plumes de Nuku Hiva, les sculptures sur bois de Fatu Hiva. Mais le décor incisé à même la peau humaine était de partout, et les anciens Marquisiens s'habillaient quasiment de tatouages. Tout cela procède d'un art apparemment statique, où l'artiste est plus maître de son dessin que de la ronde-bosse. Il convient de reconnaître que la pierre basaltique était un matériau difficile, que la forme même de la représentation humaine s'harmonisait avec les plates-formes de galets énormes où elle était placée aux points les plus appropriés, et que les groupes humains figurés sur les pendentifs d'oreille en nacre destinés à être placés en arrière du lobe inférieur donnent une impression de mouvement, malgré des moyens très économiques et plutôt symboliques : yeux pédonculés se confondant avec le bras, corps s'interpénétrant, mains disproportionnées se mêlant au corps du personnage voisin, etc.

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Écrit par

  • : professeur au Muséum national d'histoire naturelle, directeur du laboratoire d'ethnologie, directeur d'études à l'École pratique des hautes études (Ve section, sciences religieuses : religions de l'Océanie)

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Médias

Océanie : aires stylistiques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Océanie : aires stylistiques

Tête de <em>moai</em> - crédits : J. Kraft/ Shutterstock

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