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OCÉANIE Les arts

Nouvelle-Irlande

La Nouvelle-Irlande est une des grandes inspiratrices de l'art occidental contemporain. Cubistes et surréalistes s'en sont nourris, grâce à la fréquentation assidue du musée d'Ethnographie du Trocadéro et des premières grandes collections particulières. On n'a pourtant pas osé comparer dans le détail la technique la plus ancienne et celle de ceux qui s'en sont inspirés. Le rôle spécifique de la Nouvelle-Irlande pourrait bien être lié à la qualité du dessin, à l'habileté du maniement de la couleur, ainsi qu'à la double opposition, d'une part entre la sculpture principale et la gracilité des ajouts, d'autre part entre les surfaces à teintes plates et les surfaces couvertes d'un hachuré minutieux. Ailes et becs d'oiseaux stylisés recouvrent parfois d'un réseau aérien des visages (masques) ou des corps humains massifs. Certaines pièces, de composition plus aisée, comportent à la fois des éléments symétriques et des personnages et animaux stylisés. L'effet ornemental est prodigieux. Au bois, l'artiste a su ajouter les moyens assurés par la maîtrise de la fibre et de la technique de la chaux. Si l'on n'a pas su encore utiliser celle-ci pour l'architecture – il faut dire que la végétation ambiante n'a pas été détruite au point de forcer à la recherche de substituts et qu'elle fournit des matériaux de construction parfaitement satisfaisants –, on a su en faire des volutes blanches tranchant à la fois sur un cimier en fibres teintes et sur les couleurs du visage. Toutes ces pièces font partie d'un ensemble, placé dans une sorte de vitrine cérémonielle ouverte, composant le tableau des thèmes classiques de la mythologie locale, ensemble commandé aux meilleurs sculpteurs par ceux qui le présenteront en public et en tireront un bénéfice en prestige, dans le cadre d'une cérémonie de commémoration funéraire.

Dans les collines du centre de l'île, des sculptures massives, bisexuées, moins rythmées mais très puissantes, diffèrent des œuvres précédentes par leur décor peint, tout en leur étant stylistiquement apparentées au niveau de la sculpture proprement dite. Ces sculptures ne pouvaient êtres vues par les femmes.

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Écrit par

  • : professeur au Muséum national d'histoire naturelle, directeur du laboratoire d'ethnologie, directeur d'études à l'École pratique des hautes études (Ve section, sciences religieuses : religions de l'Océanie)

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Médias

Océanie : aires stylistiques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Océanie : aires stylistiques

Tête de <em>moai</em> - crédits : J. Kraft/ Shutterstock

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