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OCÉANOGRAPHIE

Islande : carte ancienne - crédits : Fine Art Photographic Library/ Corbis/ Getty Images

Islande : carte ancienne

Pendant des siècles, les hommes n’ont eu qu’une connaissance de la mer limitée à ses faibles profondeurs, ses eaux superficielles, suffisante pour la navigation et la pêche. L’étude vraiment scientifique de l’océan, l’océanographie, cherchant à comprendre ce qui se passe sous la surface, rendue possible grâce aux progrès de la navigation, n’a réellement commencé qu’à la fin du xixe siècle. Jusqu’au milieu du xxe siècle, les océanographes ont exploré l’ensemble de l’océan mondial, sa physique, sa chimie, ses fonds, sa faune et sa flore. Après la Seconde Guerre mondiale, ils vont plonger dans les grandes profondeurs avec des submersibles et s’attacher à comprendre les mécanismes du monde marin. À partir des années 1960, la découverte de l’expansion des fonds océaniques révolutionne notre vision des océans et de l’histoire de notre planète, tandis que les progrès des techniques et l’utilisation de l’informatique, des satellites d’observation, ainsi que l’emploi de modèles mathématiques offrent aux océanographes de puissants moyens de recherche. Depuis la fin du xxe siècle, les problèmes que pose le changement climatique donnent une nouvelle orientation aux recherches océanographiques. Et celles-ci fournissent une bonne connaissance de l’océan mondial même s’il reste encore beaucoup à comprendre, notamment sur les échanges entre les eaux superficielles et les eaux profondes.

Un océan mondial

L’ensemble des océans et des mers recouvre près de 71 p. 100 de la surface du globe terrestre, soit quelque 361 millions de kilomètres carrés, et correspond à un volume d’eau de 1 370 millions de kilomètres cubes. Il y a continuité de la masse océanique mondiale, c’est-à-dire qu’il n’y a qu’un seul et même océan – l’océan mondial – avec des régions – les océans et les mers – qui possèdent leurs propres caractéristiques. La science de l’océan, l’océanographie, intègre un ensemble de disciplines scientifiques interdépendantes. La géologie, la géophysique et la géographie des mers et des océans commandent aux trajets des courants marins. Ces derniers, associés aux vents et à l’énergie solaire, déterminent pour partie la répartition des températures et des salinités de l’eau de mer. Ces deux paramètres sont essentiels pour la vie des êtres vivants marins et leur distribution. Quant à la régulation du climat de notre globe, elle résulte en très grande partie des courants marins et des températures de l’eau, qui jouent un rôle fondamental dans les échanges entre océan et atmosphère.

Les termes venus de la géographie pour nommer océans et mers, nécessaires pour s’exprimer, ne désignent donc que les parties d’un océan planétaire unique en mouvement permanent dont toutes les composantes ne cessent d’effectuer des échanges entre elles. Pour le domaine marin, le nom d’hydrographie est plus spécialement affecté à l’étude de la bathymétrie et à l’établissement de cartes marines et d’autres documents nécessaires à la navigation, comme les annuaires des marées. Le terme d’océanographie est apparu dans les années 1870 dans les textes anglais et celui d’océanologie une centaine d’années plus tard. Ce dernier a donné lieu à des définitions variées allant jusqu’à englober presque toutes les activités maritimes. En fait, l’océanologie comprend l’océanographie et l’exploitation des ressources océaniques (pétrolières, minières et biologiques).

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Écrit par

  • : directeur de recherche au CNRS, océanographe, membre de l'Académie de marine

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Médias

Islande : carte ancienne - crédits : Fine Art Photographic Library/ Corbis/ Getty Images

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HMS&nbsp;<it>Challenger</it>, corvette britannique - crédits : Courtesy of NOAA Photo Library

HMS Challenger, corvette britannique