- 1. Un océan mondial
- 2. Vers une connaissance scientifique de l’océan mondial
- 3. Naissance de l’océanographie
- 4. Une océanographie française
- 5. Des idées nouvelles, des moyens nouveaux
- 6. Un océan profond, des plaques en mouvement
- 7. Des océans froids et salés
- 8. Des eaux en mouvement permanent
- 9. Des populations marines variées
- 10. Des perspectives de recherche
- 11. Bibliographie
OCÉANOGRAPHIE
Des eaux en mouvement permanent
Les eaux marines sont en perpétuel mouvement du fait des grands courants océaniques qui sont tourbillonnaires, des marées et de leurs courants, et, à leur surface, des vagues. Les grands courants de surface (qui sont associés aux vents) – comme le Gulf Stream, les courants équatoriaux ou encore le courant circumpolaire antarctique (aussi nommé grande dérive d'ouest) – ont un rôle déterminant pour le climat planétaire et pour la circulation des eaux profondes. Le refroidissement de l’eau et l’évaporation sont des phénomènes de surface qui augmentent la densité de l’eau de mer. Par endroits, ces phénomènes ont des répercussions en profondeur. En effet, si l’eau de surface devient plus dense que les eaux sous-jacentes, celle-ci plonge créant des mouvements verticaux et un brassage entraînant la formation d’une masse d’eau froide (entre 0 0C et + 2 0C) et salée (donc dense) qui atteint parfois plusieurs milliers de mètres de profondeur. Il n’y a que dans quelques zones de l’océan mondial que se forment, ainsi, en hiver, toutes les eaux profondes ou de fond des océans, sous l’effet combiné des basses températures et des vents froids et secs générateurs d’une forte évaporation. Ce sont, pour l’hémisphère Nord, les mers de Norvège, du Groenland et du Labrador où se refroidissent les eaux chaudes venues de la région tropicale avec les courants de l’océan Atlantique nord – Gulf Stream prolongé par la dérive nord-atlantique. Des eaux profondes se forment dans les mêmes conditions en Méditerranée, mais leur température est plus élevée, de l’ordre de 13 0C. Dans l’hémisphère Sud, dans les mers bordières du continent Antarctique (mer de Weddell et, dans une moindre mesure, mer de Ross), les eaux de surface se refroidissent aussi et plongent. D’une température de 0,5 0C, elles occupent les plus grandes profondeurs de l’océan mondial, au-delà de 4 000 mètres. Les différentes eaux profondes du nord de l’océan Atlantique, après avoir plongé, envahissent tous les bassins profonds grâce à des courants horizontaux de très faibles vitesses, constituant la circulation profonde outhermohaline – parfois baptisée « tapis roulant » – qui permet le mouvement de 75 p. 100 des eaux de l’océan mondial. Les eaux profondes et de fond restent en immersion pendant plusieurs centaines d’années puis remontent vers la surface peu à peu, notamment dans les zones de divergence – remontées d’eau – rejoignant la circulation superficielle des grands courants océaniques.
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Écrit par
- Patrick GEISTDOERFER : directeur de recherche au CNRS, océanographe, membre de l'Académie de marine
Classification
Médias