FEUILLET OCTAVE (1821-1890)
Romancier attitré du monde élégant du second Empire et de la IIIe République. Après des études fort brillantes au collège Louis-le-Grand de Paris, couronnées de succès au Concours général, il commence son droit tout en travaillant pour le théâtre avec Paul Bocage. Il est rappelé dans sa Normandie natale auprès de son père malade, et ce semi-exil lui permettra de trouver sa voie. Le roman de Bellah (1852), épisode des guerres civiles de l'Ouest, et La Crise (1854), comédie en quatre actes, sont les premiers succès d'une production dont la faveur ne cessera de croître auprès du public. Représentées au Gymnase, à la Comédie-Française, au Vaudeville, ces comédies de la série « Scènes et proverbes » — Le Pour et le Contre, Le Village, Le Cheveu blanc, La Partie de dames, La Fée, etc., dans la veine des comédies de Musset — sont également publiées dans La Revue des Deux Mondes, dont Feuillet restera jusqu'à la fin de sa vie le collaborateur fidèle. Les grandes pièces de cette période, Rédemption (1860), Montjoye (1863), La Belle au bois dormant (1865), Le Cas de conscience (1867), Julie (1869), ainsi que les romans, Le Roman d'un jeune homme pauvre (1858) dont Feuillet tirera un drame en cinq actes, Histoire de Sibylle (1862), Monsieur de Camors (1867), sont lus et traduits dans toute l'Europe.
Théâtre ou roman, Octave Feuillet décrit les mœurs du grand monde, s'intéressant à ses problèmes sentimentaux, à la difficulté de préserver des crises et de l'usure du temps un amour qui de toute façon n'a droit de cité que dans le mariage... Aisance et naturel d'une évocation qui se situe à mi-chemin entre le réalisme et l'idéalisme, même si l'intrigue est volontairement succincte, l'analyse quelque peu superficielle et les personnages conventionnels.
Feuillet entre à l'Académie française (1862), et il est nommé bibliothécaire du palais de Fontainebleau, poste qu'il doit à la bienveillance de l'impératrice Eugénie et dont il démissionnera après 1870.
Au cours de la dernière période de sa vie, Feuillet reste fidèle à sa manière et conserve son public — public féminin et généralement hostile au naturalisme. Julia de Trécœur (1872), Un mariage dans le monde (1875), Le Journal d'une femme (1877), Histoire d'une Parisienne (1881) connaissent de beaux succès, alors que son théâtre accuse un net déclin avec L'Accolade, Le Sphinx, Chamillac.
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Écrit par
- France CANH-GRUYER : diplômée d'études supérieures de littérature française
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