REDON ODILON (1840-1916)
Entre Mallarmé et Jean Cocteau
Le « grand visionnaire », que son ami Mallarmé enviait autant pour ses légendes raffinées que pour ses images, est maintenant entouré d'un nombre croissant d'admirateurs. La publication de sa correspondance montre qu'il était lié à tout ce que le monde de la littérature symboliste et de la peinture post-impressionnisme comptait de personnalités de valeur : on citera les noms de Pierre Bonnard, Jean Cocteau, Claude Debussy, Maurice Denis, Élie Faure, Paul Gauguin, Gustave Geffroy, André Gide, Remy de Gourmont, Francis Jammes, Charles Morice, Édouard Schuré, Émile Verhaeren, Ambroise Vollard, Édouard Vuillard... Le succès vint lorsqu'il fut invité, en 1886, et à plusieurs reprises ensuite, à participer à l'exposition du groupe des XX, à Bruxelles, lequel constituait alors la véritable plate-forme de l'avant-garde internationale ; dès lors, d'importantes collections s'ouvrirent aux œuvres de Redon, en France, en Belgique, en Hollande et en Suisse, et bientôt en Amérique. Pour exposer sa doctrine esthétique et défendre l'imagination poétique contre l'illusionnisme naturaliste et un impressionnisme superficiel, il travaille à l'élaboration de notes autobiographiques qui feront l'objet d'une publication posthume sous le titre À soi-même ; par ses qualités littéraires et artistiques, cette œuvre est tenue pour l'un des documents les plus remarquables du genre.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Klaus BERGER
: docteur ès lettres,
University distinguished professor of art history, emeritus , University of Kansas, États-Unis
Classification
Médias
Autres références
-
ODILON REDON. PRINCE DU RÊVE (exposition)
- Écrit par Maïten BOUISSET
- 968 mots
Il n'y avait pas eu d'exposition monographique consacrée à Odilon Redon à Paris depuis 1956. Il faut donc saluer l'initiative de la Réunion des musées nationaux qui, sous la direction de Rodolphe Rapetti, donne à cet artiste singulier une place prépondérante dans l'histoire de la création...
-
APOCALYPSE DE JEAN
- Écrit par Jean HADOT
- 6 538 mots
- 3 médias
...quelques fresques baroques. Il fallut attendre la fin du xixe siècle pour que l'intérêt se portât de nouveau sur ce livre mystérieux. En 1899, Odilon Redon publia une série de lithographies extrêmement évocatrices pour en illustrer les scènes principales. Depuis lors, surtout après la Seconde... -
IMPRESSIONNISME
- Écrit par Jean CASSOU
- 9 484 mots
- 32 médias
...exposition (1886) qui se tient au-dessus du restaurant de la Maison Dorée, rue Laffite, on ne trouve plus Renoir, ni Monet, ni Sisley, ni Caillebotte, mais Odilon Redon, Signac et Seurat. Le premier de ces trois noms montre comment des charmes purement chromatiques, ceux que l'impressionnisme avait dégagés... -
MOREAU GUSTAVE (1826-1898)
- Écrit par Pierre-Louis MATHIEU
- 2 071 mots
- 3 médias
À côté de ses propres élèves, il convient de mentionner le nom d'Odilon Redon, qui trouva sa vocation de peintre à la vue d'Œdipe et le Sphinx. Bien qu'il s'agisse moins d'une filiation que d'une métamorphose, on retrouve à l'origine de nombreuses œuvres de Redon les peintures les plus connues... -
SYMBOLISME - Arts
- Écrit par Jean-Paul BOUILLON
- 5 745 mots
- 5 médias
...centre mystérieux de la pensée, et de là tombèrent dans des raisons scientifiques ». Dans une formule célèbre significativement transmise par Sérusier, Redon juge l'impressionnisme « trop bas de plafond » ; mais des textes moins souvent cités et moins épigrammatiques sont aussi plus explicites : « Les...