ODONTOSTOMATOLOGIE
Pathologie dentaire
Pendant longtemps, les dents ont été considérées séparément des autres organes du corps humain. Aujourd'hui encore, trop nombreux sont ceux qui hésitent à leur appliquer les lois de la pathologie générale. Il en résulte des insuffisances ou des erreurs dans la classification des maladies des dents, des incertitudes dans l'interprétation des lésions anatomiques, une orientation essentiellement physico-chimique et prothétique de la thérapeutique dentaire, une mauvaise compréhension des traitements conservateurs et de la prophylaxie.
La dentition
D'après la majorité des auteurs classiques, la dent provient d'une double ébauche, l'une ectodermique, l'autre mésodermique conjonctive constituant le germe dentaire (fig. 1).
La couronne dentaire se forme d'abord : l'ébauche conjonctive subit une transformation progressive caractérisée par un processus d'hyalinisation ; puis intervient la minéralisation, qui se fait conformément aux indications de la figure 2. Une fois la couronne dentaire minéralisée commence la formation radiculaire. Le tissu conjonctif avoisinant s'ossifie pour constituer l'alvéole osseux qui enferme le follicule dentaire. L'éruption se fait parallèlement.
La pathologie de la dentition est spécifique. Il s'agit de l'éruption précoce ou retardée ; de la folliculite expulsive ; des accidents de la dentition, locaux, régionaux ou généraux qui accompagnent la mise en place de la dent sur l'arcade ; de l'ectopie dentaire, ou situation anormale de la dent ; de la rétention des dents temporaires ; des dents incluses.
Les malpositions dentaires méritent une attention spéciale en raison de leur fréquence. Pendant longtemps, les spécialistes se sont intéressés surtout au diagnostic morphologique et à une thérapeutique exclusivement mécanique. Dans ces dernières décennies, divers travaux ont d'une part montré l'indépendance qui existait entre les maxillaires et les dents, tandis que d'autres concernant l'étiologie et la pathogénie soulignaient la fréquence de deux causes : la dysharmonie dento-maxillaire et les troubles de la musculature oro-faciale. Il en résulte une nouvelle orientation médicale de la thérapeutique des malpositions dentaires. Et l'action menée chez le jeune enfant grâce à un diagnostic précoce peut être même appelée prophylaxie. Dans le cas de dysharmonie dento-maxillaire, il suffit de procéder à des extractions de dents temporaires ou permanentes (1re prémolaire) à un âge judicieusement choisi. Lorsqu'il s'agit de troubles de la musculature orofaciale, caractérisés par des troubles de la phonation et de la déglutition, une rééducation bien dirigée donne des résultats rapides et définitifs. Cette thérapeutique corrective des malpositions dentaires, ou orthodontie, réalise également une prophylaxie des parodontopathies.
Les maladies de la dent
Les maladies des dents comprennent la pathologie de la dent, celle de la pulpe dentaire, celle du ligament alvéolo-dentaire.
Pathologie des tissus calcifiés
Aperçu nosologique
Il importe de distinguer les maladies congénitales et les maladies acquises. Les maladies congénitales comprennent : des anomalies dentaires congénitales non évolutives, qui touchent le siège et la direction, le volume, la forme ou le développement, le nombre des dents (polydysplasie ectodermique héréditaire ou syndrome de Christ Siemens, mésiodens) ; des maladies spécifiquement héréditaires (hypoplasie brune héréditaire de l'émail, dentine opalescente héréditaire ou maladie de Capdepont).
Les maladies acquises se divisent en deux groupes :
– Les maladies acquises qui frappent la dent avant son éruption et se présentent, après éruption, comme des cicatrices : ce sont les hypoplasies partielles ou complexes (dent d'Hutchinson) ; exceptionnellement, un traumatisme[...]
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Écrit par
- Michel BENOIST : professeur au Collège de médecine, chef de service à l'hôpital de la Salpêtrière, Paris
- Frédéric CHABOLLE : chef de clinique assistant à l'hôpital Saint-Antoine
- Michel DECHAUME : professeur honoraire de clinique stomatologique et de chirurgie maxillo-faciale à la faculté de médecine de Paris, membre de l'Académie nationale de médecine
- Bernard MEYER : praticien hospitalier, professeur des Universités
- Jacques ROUOT : professeur de prothèse à l'U.E.R. de stomatologie et de chirurgie maxillo-faciale, hôpital de la Pitié-Salpêtrière
Classification
Médias
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