ODONTOSTOMATOLOGIE
Chirurgie maxillo-faciale
La chirurgie maxillo-faciale constitue, au sein de la stomatologie, une spécialité assez particulière, puisque pour l'exercer il importe d'avoir à la fois : une formation chirurgicale générale, car les interventions ont lieu dans une région riche en vaisseaux (carotide et ses branches), en nerfs (nerfs crâniens) et en organes fonctionnels importants (langue, axe aéro-digestif, globes oculaires, etc.) ; une formation odontologique, car nombre d'interventions sont dues à des affections d'origine dentaire, et, en outre, la denture est un point d'appui très utile dans la restauration chirurgicale de certains éléments de la face.
On peut admettre, schématiquement, que la chirurgie maxillo-faciale se divise en trois grandes branches : la traumatologie, la chirurgie d'exérèse, la chirurgie correctrice des malformations, enfin, une chirurgie orthopédique afin de pouvoir reconstituer le squelette facial osseux en cas de fracture.
Traumatologie
Autrefois, la traumatologie faciale était essentiellement constituée par le traitement des blessures de guerre. Depuis quelques années, du fait de l'accroissement considérable des transports mécaniques et de l'augmentation régulière des accidents de la circulation, cette chirurgie a pris un essor important et s'est beaucoup perfectionnée.
Considérée sous l'angle de la traumatologie, la tête peut être divisée en trois étages : supérieur ou crânien, moyen ou facial, inférieur ou mandibulaire. L'étage supérieur comprend l'encéphale (cerveau, bulbe rachidien, cervelet, origine des nerfs crâniens), et les traumatismes qui intéressent cette région relèvent de la neurochirurgie. Seuls les deux étages moyen et inférieur sont du domaine de la chirurgie maxillo-faciale proprement dite, mais les traumatismes graves intéressent très souvent plusieurs étages et la collaboration est fréquente entre le neuro-chirurgien et le chirurgien maxillo-facial.
Fractures de l'étage facial
L'orientation et le siège des traits de fracture sont, dans une certaine mesure, déterminés par l'architecture osseuse de la face. Cette région du squelette comporte en effet : des zones de faiblesse, qui sont les cavités orbitaires, les fosses nasales, les sinus maxillaires (fig. 3) : des poutres de résistance, constituées par la charpente osseuse entourant ces cavités (os malaire, voûte palatine, apophyse montante du maxillaire), qui se comportent comme des arcs-boutants.
Il en résulte que les fractures de cette région sont : soit des fractures partielles isolant un des éléments résistants tel que l'os malaire, soit des fractures totales qui disjoignent horizontalement la face et le crâne et sont appelées, pour cette raison, « disjonctions cranio-faciales », ou qui, séparant verticalement les deux moitiés de la face, sont appelées alors « disjonctions intermaxillaires ».
De telles fractures entraînent toujours un trouble de l'articulé dentaire, c'est-à-dire une perte des rapports normaux d'engrènement des arcades dentaires supérieure et inférieure. En outre, elles risquent d'être accompagnées de lésions annexes intéressant la peau, le nez, les globes oculaires, les lèvres, etc.
Le traitement a pour but de « réduire » les déplacements osseux et dentaires ; il doit, en outre, assurer la « contention » des fragments jusqu'à ce que la consolidation soit obtenue. La réduction peut être effectuée par des moyens orthopédiques ou chirurgicaux.
Les procédés orthopédiques font appel à des points d'appui pris à distance des zones fracturées : casque plâtré appliqué sur la voûte crânienne, gouttières ou arcs métalliques fixés sur les arcades dentaires. Sur ces dispositifs sont exercées des tractions manuelles ou élastiques. Lorsque la réduction est réalisée, les éléments de traction sont solidarisés entre eux, de façon[...]
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Écrit par
- Michel BENOIST : professeur au Collège de médecine, chef de service à l'hôpital de la Salpêtrière, Paris
- Frédéric CHABOLLE : chef de clinique assistant à l'hôpital Saint-Antoine
- Michel DECHAUME : professeur honoraire de clinique stomatologique et de chirurgie maxillo-faciale à la faculté de médecine de Paris, membre de l'Académie nationale de médecine
- Bernard MEYER : praticien hospitalier, professeur des Universités
- Jacques ROUOT : professeur de prothèse à l'U.E.R. de stomatologie et de chirurgie maxillo-faciale, hôpital de la Pitié-Salpêtrière
Classification
Médias
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