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ŒUVRES POÉTIQUES, François de Malherbe Fiche de lecture

François de Malherbe - crédits : Gamma-Rapho/ Getty Images

François de Malherbe

François de Malherbe (1555-1628), poète officiel de Henri IV et de Louis XIII, fit paraître, de son vivant, différentes pièces poétiques dans des éditions collectives, des livrets de ballets, des livres d'airs de cour, ou sous forme de feuilles volantes, de manuscrits recopiés, de plaquettes. Il n'était pas encore nécessaire, pour un poète de cour, d'être le titulaire, ni « l'auteur » d'une œuvre. Ce n'est qu'un an avant sa mort, en 1627, qu'il se préoccupa de réunir cette œuvre poétique, avec celles de Racan, Monfuron, Maynard, Boisrobert, L'Estoille, Lingendes, Touvant, Motin, Mareschal, « et autres des plus fameux esprits de la cour », dans le Recueil des plus beaux vers édité par Toussaint Du Bray.

Une hiérarchie des genres

Premier de cette liste et de ce recueil, Malherbe se préoccupe de la norme et de la hiérarchie des genres. Il donne ici soixante-deux poèmes, dans un ordre hiérarchique convenu, du plus « élevé » au « médiocre » ou « moyen », en excluant le « bas » ou l'« extraordinaire » : poésies religieuses (paraphrase des Psaumes), poésies et odes consacrées aux rois, aux reines et aux Grands, poésies galantes, vers de ballets, épitaphes et consolations : « Ta douleur, Du Périer, sera donc éternelle,/ Et les tristes discours/ Que te met en l'esprit l'amitié paternelle/ L'augmenteront toujours » (Consolation à M. Du Périer, gentilhomme d'Aix-en-Provence, sur la mort de sa fille).

À chaque genre son style : rapidité, humour et concision de l'épitaphe, cadence progressive des consolations, légèreté des vers de ballets et des poésies galantes, solennité, pompe, louange et lyrisme des odes, ampleur, gravité des paraphrases. Dans ce recueil, Malherbe pose les premières bases du purisme, en supprimant les poésies italianisantes de sa jeunesse, les pièces lestes et satiriques – d'inspiration mythologique et burlesque – qu'il avait toujours commises, et toute trace de « baroquisme » ou, comme on l'appelait alors, de « gongorisme », par référence à l'esthétique virtuose du poète espagnol Gongóra (1561-1627).

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Écrit par

  • : professeur d'histoire et d'esthétique du théâtre à l'université de Paris-X-Nanterre

Classification

Média

François de Malherbe - crédits : Gamma-Rapho/ Getty Images

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