Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

OFFSHORE Installations offshore

Précédées par les plates-formes du lac de Maracaïbo (Venezuela) dans l'entre-deux-guerres, les premières installations pétrolières en mer ont vu le jour dans le golfe du Mexique au cours des années 1940-1950 ; elles n'étaient alors que des extensions en eau peu profonde d'équipements déjà éprouvés à terre.

C'est plus précisément en 1947 que, pour la première fois, la compagnie américaine Kerr-Mc Gee installa, à 17 kilomètres de la côte, deux plates-formes dotées de moyens logistiques permanents, avec un quartier d'habitation évitant aux ouvriers de revenir passer la nuit à terre. À partir de cette date, on peut donc réellement parler d'installations offshore.

Les progrès ont ensuite été très rapides et de nombreux champs de production se sont développés, principalement dans le golfe du Mexique et en Californie. Une nouvelle étape a été franchie à partir de 1965 avec la découverte de gisements très importants de pétrole et de gaz naturel en mer du Nord. Exclusivement américaine à ses débuts, l'industrie pétrolière offshore s'est internationalisée à cette occasion. Et les conditions de mer extrêmement dures rencontrées dans cette zone ont été un puissant stimulant pour l'innovation technologique.

Par la suite, pour répondre à la croissance rapide des besoins mondiaux en énergie, les installations se sont multipliées et diversifiées à mesure que les compagnies ont travaillé dans des mers de plus en plus profondes. Pour ne citer qu'un exemple, la profondeur symbolique de 2 000 mètres d'eau a été dépassée pour la première fois en l'an 2000, au large des côtes du Brésil pour des installations permanentes de forage-production. Quant aux forages d'exploration, le record du monde établi en 2006 est de 10 000 pieds avec des perspectives prochaines à 12 000 pieds, soit environ 3 500 mètres de profondeur.

Plus du tiers du pétrole et du gaz naturel consommés dans le monde est aujourd'hui d'origine marine, ce qui représente quelque 1 500 sites d'exploitation répartis dans plus de 50 pays. Chaque site est un cas particulier. La mise en production a été précédée par plusieurs années d'études préalables, tant pour l'évaluation de la ressource à exploiter que pour la définition et la configuration des installations à mettre en place. Ces dernières comportent généralement plusieurs plates-formes : les unes supportent les têtes de puits auxquelles aboutissent les forages qui drainent depuis le sous-sol tout ou partie de l'étendue du gisement ; d'autres abritent les équipements de séparation des fluides (huile, gaz et eau), pour permettre le stockage et l'évacuation de la production dans de bonnes conditions ; d'autres encore ont pour fonction diverses opérations de production telles que le pompage ou la compression ; enfin, certaines d'entre elles sont réservées aux quartiers d'habitation. Selon les cas, les champs pétrolifères sont également équipés de torchères, de réservoirs de stockage fixes ou flottants et, éventuellement, de postes de chargement permettant l'évacuation du pétrole sur tanker. Ces différentes fonctions peuvent éventuellement être rassemblées sur un même support, et le nombre de plates-formes dépend de plusieurs facteurs, notamment de l'étendue du champ, qui détermine le nombre de têtes de puits nécessaires, et de la profondeur d'eau, qui a une très forte incidence sur le coût des ouvrages.

Supports mobiles de forage

Les opérations de forage d'exploration pétrolière en mer sont menées à l'aide d'engins mobiles qui ne restent à la même place que pendant le forage, d'une durée de quelques semaines. Selon les cas, ce sont des plates-formes dites « auto-élévatrices », des bateaux de forage, ou des structures flottantes dénommées « semi-submersibles ».[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : directeur adjoint de recherches et développement de l'E.T.P.M. (travaux pétroliers maritimes)
  • : professeur honoraire, École centrale, Paris

Classification

Médias

Plate-forme pétrolière Hibernia - crédits : DORIS Engineering

Plate-forme pétrolière Hibernia

Offshore : types d'installations pétrolières - crédits : Encyclopædia Universalis France

Offshore : types d'installations pétrolières

Plate-forme pétrolière flottante - crédits : DORIS Engineering

Plate-forme pétrolière flottante

Autres références

  • CATASTROPHES INDUSTRIELLES - (repères chronologiques)

    • Écrit par
    • 2 485 mots

    1794 Explosion, le 1er septembre, de la poudrerie de Grenelle à Paris, faisant près de 1 000 morts. La prise de conscience des risques technologiques entraînée par cette catastrophe passe pour être à l'origine de la réglementation française marquée par le décret impérial de 1810 sur les établissements...

  • CONGO RÉPUBLIQUE DU

    • Écrit par , , et
    • 12 204 mots
    • 10 médias
    ...l'autre opérateur historique ENI Congo (20 %), Chevron et Perenco ainsi que quelques nouveaux venus, américains et chinois. L'exploitation, principalement offshore, met le secteur pétrolier à l'abri des violences politiques continentales. En 1996, l'installation de la plate-forme de Nkossa, ancrée à 60 kilomètres...
  • DÉCOUVERTE D'HYDROCARBURES EN MER DU NORD

    • Écrit par et
    • 486 mots
    • 1 média

    La mer du Nord est divisée en cinq secteurs biens distincts qui appartiennent respectivement au Royaume-Uni, à la Norvège, au Danemark, aux Pays Bas et à l'Allemagne. Les zones britannique et norvégienne concentrent à elles seules 90 p. 100 des réserves pétrolières et gazières de la région....

  • EKOFISK ACCIDENT PÉTROLIER D' (22 avril 1977)

    • Écrit par
    • 492 mots

    En fin de journée du 22 avril 1977, la plate-forme Bravo du champ pétrolier d'Ekofisk, au centre de la mer du Nord, entrait en éruption, libérant sans retenue le gaz et le pétrole du gisement exploité.

    Située dans le secteur norvégien, la plate-forme Bravo appartient à un consortium...

  • Afficher les 19 références