Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

OFFSHORE Installations offshore

Supports de production

La mise en production d'un champ de pétrole ou de gaz en haute mer nécessite l'édification de plates-formes permanentes qui devront supporter par tous les temps les divers équipements. Le poids de telles surcharges peut dépasser 10 000 tonnes pour un même ouvrage. La dimension des plates-formes et la conception de leur structure dépendent beaucoup de la profondeur d'eau à laquelle elles sont destinées. À ce sujet, les opérateurs entendent respectivement par faibles profondeurs (shallow-water) celles qui sont inférieures à 500 mètres, par grandes profondeurs (deep-water) celles qui sont comprises entre 500 et 1 500 mètres, et très grandes profondeurs (ultra-deep) celles qui dépassent 1 500 mètres.

Par ailleurs, le champ de pétrole ou de gaz, situé le plus souvent à plus de 1 000 mètres de profondeur au-dessous du sol, a des dimensions extrêmement variables ; et les forages de production, qui doivent drainer tout le volume du réservoir, peuvent être assez nombreux sur un même site. Chacun d'eux se termine à sa partie supérieure par une tête de puits comprenant des vannes et des systèmes de sécurité. La technique traditionnelle consiste à regrouper plusieurs têtes de puits et à les mettre hors d'eau en les plaçant sur le pont d'une même plate-forme, qui peut être posée sur le fond ou flottante selon la hauteur d'eau. Les développements par grande ou très grande profondeur font appel, depuis les années 1980, à la technique des têtes de puits sous-marines, disposées sur le fond de la mer (mud-line) et reliées à une plate-forme flottante par un ensemble de conduites flexibles pour l'acheminement des fluides.

Différents paramètres déterminent donc l'architecture générale des installations d'un gisement, chaque plate-forme étant un cas particulier à étudier en tant que tel. On peut cependant classer ces ouvrages en quelques grandes catégories bien définies : les plates-formes métalliques fixes, les structures gravitaires en béton, les structures souples, les plates-formes à lignes tendues, les supports flottants.

Les plates-formes métalliques fixes (ou « jackets »)

De poids et de dimensions très variables, les plates-formes métalliques fixes (ou « jackets ») sont les plus répandues. Il en existe plus de 7 000 dans le monde. Près de la moitié d'entre elles se trouvent dans le golfe du Mexique, par des profondeurs variant de quelques mètres à plus de 400 mètres (cf figure). D'autres sont situées dans le golfe Persique, en mer du Nord, en Indonésie, le long des côtes d'Afrique et dans d'autres mers plus ou moins profondes, calmes ou agitées. Bien adaptées à la plupart des configurations d'exploitation, leur robuste constitution les prédispose à résister aux plus fortes houles. La plate-forme de Magnus en mer du Nord, par 186 mètres d'eau et dans des conditions de mer très dures (vagues de tempête de 30 m de hauteur), et celle de Bullwinkle (55 000 t d'acier) dans le golfe du Mexique, par 412 mètres de profondeur dans une mer plus clémente, restent des records en la matière. Mais les « jackets » sont presque toujours implantés par moins de 300 mètres de profondeur d'eau.

Les plates-formes de ce type comprennent trois parties :

– le pont, qui supporte et maintient hors de l'eau les têtes de puits et les équipements de production ;

– la charpente métallique, qui constitue le « jacket » proprement dit ;

– les piles, qui assurent la fondation dans le sol.

Le jacket est une structure à membrures tubulaires, jambes et entretoises, en acier soudé. Construit à terre en position couchée sur une aire qui s'apparente à un chantier naval, il est ensuite transporté sur une barge spéciale, puis redressé et installé à son emplacement définitif. Des trajets de plus de 15 000 kilomètres ont déjà été réalisés[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : directeur adjoint de recherches et développement de l'E.T.P.M. (travaux pétroliers maritimes)
  • : professeur honoraire, École centrale, Paris

Classification

Médias

Plate-forme pétrolière Hibernia - crédits : DORIS Engineering

Plate-forme pétrolière Hibernia

Offshore : types d'installations pétrolières - crédits : Encyclopædia Universalis France

Offshore : types d'installations pétrolières

Plate-forme pétrolière flottante - crédits : DORIS Engineering

Plate-forme pétrolière flottante

Autres références

  • CATASTROPHES INDUSTRIELLES - (repères chronologiques)

    • Écrit par
    • 2 485 mots

    1794 Explosion, le 1er septembre, de la poudrerie de Grenelle à Paris, faisant près de 1 000 morts. La prise de conscience des risques technologiques entraînée par cette catastrophe passe pour être à l'origine de la réglementation française marquée par le décret impérial de 1810 sur les établissements...

  • CONGO RÉPUBLIQUE DU

    • Écrit par , , et
    • 12 204 mots
    • 10 médias
    ...l'autre opérateur historique ENI Congo (20 %), Chevron et Perenco ainsi que quelques nouveaux venus, américains et chinois. L'exploitation, principalement offshore, met le secteur pétrolier à l'abri des violences politiques continentales. En 1996, l'installation de la plate-forme de Nkossa, ancrée à 60 kilomètres...
  • DÉCOUVERTE D'HYDROCARBURES EN MER DU NORD

    • Écrit par et
    • 486 mots
    • 1 média

    La mer du Nord est divisée en cinq secteurs biens distincts qui appartiennent respectivement au Royaume-Uni, à la Norvège, au Danemark, aux Pays Bas et à l'Allemagne. Les zones britannique et norvégienne concentrent à elles seules 90 p. 100 des réserves pétrolières et gazières de la région....

  • EKOFISK ACCIDENT PÉTROLIER D' (22 avril 1977)

    • Écrit par
    • 492 mots

    En fin de journée du 22 avril 1977, la plate-forme Bravo du champ pétrolier d'Ekofisk, au centre de la mer du Nord, entrait en éruption, libérant sans retenue le gaz et le pétrole du gisement exploité.

    Située dans le secteur norvégien, la plate-forme Bravo appartient à un consortium...

  • Afficher les 19 références