KENZAN OGATA (1663-1743)
La période de Narutaki
Vers 1697, sa situation financière étant devenue difficile, Shinsei ouvrit son propre four à Narutaki, dans les collines du nord de Kyōto, prenant alors le nom de Kenzan. Ses premières œuvres furent des plats carrés destinés à la présentation des gâteaux accompagnant le thé du cha-no-yu. Ces grès, revêtus d'un englobe blanc, furent, à sa demande, ornés par Kōrin de croquis légers en brun de fer évoquant les dessins à l'encre ; le potier y joignit des poèmes chinois ou japonais dans sa calligraphie très personnelle. Ce parti nouveau s'inspirait des bleu et blanc de la fin des Ming, si nombreux au Japon. La plupart des pièces qu'il produisit entre 1699 et 1701 furent ainsi décorées par son frère. À cette date, Kōrin ayant reçu le titre de Hōkkyō, son disciple Watanabe Shiko (1683-1755) le remplaça auprès de Kenzan qui était aussi secondé par le fils naturel de Ninsei, Ihachi. Kenzan, tout en expérimentant des mélanges de terre et en mêlant du cobalt au brun de fer pour obtenir des noirs francs, y adjoignit des motifs colorés, utilisant les glaçures à base de plomb employées pour les raku. Mais cet emploi, qui dans les raku se limitait à des superpositions de glaçures, fut modifié par Kenzan qui s'en servit pour de véritables peintures, imitant, comme dans ses assiettes à décor de « papiers découpés », les tonalités des biscuits chinois. C'est à cette époque que pourrait remonter la première série des assiettes aux compositions très simples et légèrement colorées, évoquant les motifs chinois de l'école Kanō et agrémentées de poésies de l'époque Heian.
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Écrit par
- Madeleine PAUL-DAVID : ancien maître de recherche au CNRS, professeure honoraire à l'École du Louvre, chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
Classification
Autres références
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JAPON (Arts et culture) - Les arts
- Écrit par François BERTHIER , François CHASLIN , Encyclopædia Universalis , Nicolas FIÉVÉ , Anne GOSSOT , Chantal KOZYREFF , Hervé LE GOFF , Françoise LEVAILLANT , Daisy LION-GOLDSCHMIDT , Shiori NAKAMA et Madeleine PAUL-DAVID
- 56 170 mots
- 35 médias
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