OISEAUX
Biologie
Voix et sons extra-vocaux
Les émissions vocales ont pour principale fonction la communication entre individus d'une même espèce. Ainsi les cris servent à exprimer l'alarme ou la présence. En dehors des passereaux, la plupart des autres oiseaux ne peuvent généralement émettre que des cris isolés ou en série, et dans ce dernier cas, on peut les assimiler parfois à ce que l'on appelle couramment le « chant », propre aux passereaux. Le chant sert le plus souvent soit à délimiter le territoire que l'oiseau se réserve, soit à favoriser la formation du couple, et souvent à ces deux fins simultanément. Le chant est généralement l'apanage des oiseaux mâles, sauf exceptions (rouge-gorge en Europe, cardinal en Amérique du Nord). La période pendant laquelle on l'entend coïncide le plus souvent avec celle de la reproduction ; cependant, quelques espèces se font entendre presque toute l'année. On connaît dans le monde plusieurs dizaines d'espèces capables d'imiter en totalité ou partiellement le chant ou les cris d'autres oiseaux. Ce sont par exemple, en Europe, l'hypolaïs polyglotte, la rousserolle verderolle, l'étourneau ; en Amérique du Nord, le mime ou « oiseau moqueur » ; en Nouvelle-Guinée, les paradisiers. Le chant est appris chez beaucoup d'oiseaux qui doivent imiter la voix de leurs congénères plus âgés (pinson des arbres). Au contraire, d'autres espèces, comme plusieurs fauvettes européennes, ont un chant inné que le jeune oiseau fait entendre de façon presque parfaite dès la première fois. Enfin, on a remarqué l'existence de dialectes locaux dans le chant d'oiseaux qui ont une vaste répartition géographique (pinson des arbres). Quelques espèces (guacharo d'Amérique du Sud, quelques martinets d'Asie) émettent des cris aigus qui leur permettent de s'orienter par écholocation dans l'obscurité des grottes qu'ils fréquentent.
On range dans la catégorie des sons extra-vocaux tous les bruits produits avec le bec, les ailes, la queue. Ce sont : le tambourinage des pics, le « bêlement » engendré par les rectrices des bécassines en vol, les claquements de bec des cigognes, ceux des ailes de plusieurs oiseaux nocturnes (hibou des marais) ou diurnes (pigeon ramier). Tous ces bruits ont valeur de signaux pour des rivaux ou le conjoint.
Comportement
L'étude du comportement des oiseaux, inaugurée au début du xxe siècle par des précurseurs comme l'Allemand Oskar Heinroth, a été poursuivie et approfondie par deux écoles, celle de l'Autrichien Konrad Lorenz et celle du Néerlandais Nikolaas Tinbergen. Parmi les comportements les plus étonnants, on ne peut passer sous silence l'utilisation d'outils par certains oiseaux. Le vautour percnoptère d'Afrique prend une pierre dans son bec et la projette sur un œuf d'autruche afin d'en briser la coquille pour se délecter du contenu ; le poids moyen des pierres utilisées avoisine 140 g. Le pinson-pic des îles Galápagos tient une épine dans son bec et s'en sert comme d'une sonde pour déloger les insectes qui se cachent sous l'écorce des arbres ; dès qu'une proie se montre, l'oiseau s'en saisit avec le bec.
Le degré de sociabilité varie selon les espèces et les saisons : certains oiseaux mènent une existence solitaire quelle que soit la saison (en Europe, le rouge-gorge), mais ils sont assez rares. Chez d'autres espèces peu enclines à se grouper au printemps et en été (nombreux passereaux, rapaces) parce qu'elles défendent un territoire, on note en automne une tendance au groupement en relation avec la migration ou l'hivernage : c'est le cas des buses, des petits échassiers (bécasseaux), des fringilles, etc. ; on observe alors des rassemblements spectaculaires. D'autres espèces, au contraire, sont sociables toute l'année ; à la mauvaise[...]
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Écrit par
- Michel CUISIN : attaché au Muséum national d'histoire naturelle de Paris
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