Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

OISEAUX

Article modifié le

Biologie

Voix et sons extra-vocaux

Rouge-gorge - crédits : Andrew_Howe/ Getty Images

Rouge-gorge

Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

Les émissions vocales ont pour principale fonction la communication entre individus d'une même espèce. Ainsi les cris servent à exprimer l'alarme ou la présence. En dehors des passereaux, la plupart des autres oiseaux ne peuvent généralement émettre que des cris isolés ou en série, et dans ce dernier cas, on peut les assimiler parfois à ce que l'on appelle couramment le «  chant », propre aux passereaux. Le chant sert le plus souvent soit à délimiter le territoire que l'oiseau se réserve, soit à favoriser la formation du couple, et souvent à ces deux fins simultanément. Le chant est généralement l'apanage des oiseaux mâles, sauf exceptions (rouge-gorge en Europe, cardinal en Amérique du Nord). La période pendant laquelle on l'entend coïncide le plus souvent avec celle de la reproduction ; cependant, quelques espèces se font entendre presque toute l'année. On connaît dans le monde plusieurs dizaines d'espèces capables d'imiter en totalité ou partiellement le chant ou les cris d'autres oiseaux. Ce sont par exemple, en Europe, l'hypolaïs polyglotte, la rousserolle verderolle, l'étourneau ; en Amérique du Nord, le mime ou « oiseau moqueur » ; en Nouvelle-Guinée, les paradisiers. Le chant est appris chez beaucoup d'oiseaux qui doivent imiter la voix de leurs congénères plus âgés (pinson des arbres). Au contraire, d'autres espèces, comme plusieurs fauvettes européennes, ont un chant inné que le jeune oiseau fait entendre de façon presque parfaite dès la première fois. Enfin, on a remarqué l'existence de dialectes locaux dans le chant d'oiseaux qui ont une vaste répartition géographique (pinson des arbres). Quelques espèces (guacharo d'Amérique du Sud, quelques martinets d'Asie) émettent des cris aigus qui leur permettent de s'orienter par écholocation dans l'obscurité des grottes qu'ils fréquentent.

On range dans la catégorie des sons extra-vocaux tous les bruits produits avec le bec, les ailes, la queue. Ce sont : le tambourinage des pics, le « bêlement » engendré par les rectrices des bécassines en vol, les claquements de bec des cigognes, ceux des ailes de plusieurs oiseaux nocturnes (hibou des marais) ou diurnes (pigeon ramier). Tous ces bruits ont valeur de signaux pour des rivaux ou le conjoint.

Comportement

Pinsons des Galapagos - crédits : Encyclopædia Universalis France

Pinsons des Galapagos

Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

L'étude du comportement des oiseaux, inaugurée au début du xxe siècle par des précurseurs comme l'Allemand Oskar Heinroth, a été poursuivie et approfondie par deux écoles, celle de l'Autrichien Konrad Lorenz et celle du Néerlandais Nikolaas Tinbergen. Parmi les comportements les plus étonnants, on ne peut passer sous silence l'utilisation d'outils par certains oiseaux. Le vautour percnoptère d'Afrique prend une pierre dans son bec et la projette sur un œuf d'autruche afin d'en briser la coquille pour se délecter du contenu ; le poids moyen des pierres utilisées avoisine 140 g. Le pinson-pic des îles Galápagos tient une épine dans son bec et s'en sert comme d'une sonde pour déloger les insectes qui se cachent sous l'écorce des arbres ; dès qu'une proie se montre, l'oiseau s'en saisit avec le bec.

Le degré de sociabilité varie selon les espèces et les saisons : certains oiseaux mènent une existence solitaire quelle que soit la saison (en Europe, le rouge-gorge), mais ils sont assez rares. Chez d'autres espèces peu enclines à se grouper au printemps et en été (nombreux passereaux, rapaces) parce qu'elles défendent un territoire, on note en automne une tendance au groupement en relation avec la migration ou l'hivernage : c'est le cas des buses, des petits échassiers (bécasseaux), des fringilles, etc. ; on observe alors des rassemblements spectaculaires. D'autres espèces, au contraire, sont sociables toute l'année ; à la mauvaise saison, on les trouve presque toujours en bandes (corbeau freux en Europe, sternes, goélands) et, à l'époque des nids, elles se reproduisent en colonies : une colonie est donc l'ensemble formé par de nombreux couples de la même espèce qui nichent les uns à côté des autres sur un espace restreint.

Il existe malgré tout des différences dans le degré de sociabilité : certains petits passereaux aiment le contact physique avec leurs voisins quand ils se trouvent perchés sur une même branche (cas de petits plocéidés). D'autres espèces comme l'étourneau, pourtant extrêmement grégaire, ne supportent pas les familiarités de ce genre et gardent leurs distances : sur un perchoir, ils sont nettement espacés. En outre, il existe chez les espèces qui vivent constamment en groupe une hiérarchie sociale : certains individus qualifiés de « dominants » sont au sommet de cette échelle – il s'agit en général des mâles les plus doués physiquement et psychiquement ; en dessous d'eux, les autres oiseaux occupent des positions inférieures, ce sont les « dominés ». L'existence d'une hiérarchie a l'avantage de limiter les querelles entre voisins, car chaque oiseau connaît sa place et ne cherche pas à la contester.

Populations

Une population d'oiseaux est l'ensemble des membres d'une espèce qui vivent sur une surface donnée. Pour des espèces de petite taille, elle se chiffre par millions dans certains cas (en Finlande, on a estimé à onze millions le nombre d'individus du pouillot fitis, petite fauvette forestière). Ces effectifs ne sont pas stables, car de multiples causes réduisent le nombre des représentants de l'espèce, tandis que la reproduction vient compenser ces pertes. La mortalité peut être due à la prédation qu'exercent les animaux rapaces (mammifères, oiseaux, reptiles, poissons, certains crustacés), à des parasites, à des maladies, au climat (froid, grêle, pluies diluviennes, vent), à l'épuisement au cours des migrations, aux accidents (collisions avec les automobiles, les avions, les phares, les câbles, les antennes de télévision), à divers empoisonnements (pesticides, mazout), à l'action directe de l'homme qui chasse certaines espèces et influe sur les autres par les modifications parfois radicales qu'il impose à leur habitat (création de barrages, assèchement d'étangs, abattage de forêts). À l'échelon local, la limitation du nombre s'effectue aussi, naturellement, du fait de l'instinct territorial : une forêt de 500 ha par exemple ne pourra abriter plus de deux (au maximum trois) couples de buses.

Accédez à l'intégralité de nos articles

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : attaché au Muséum national d'histoire naturelle de Paris

Classification

Médias

Ordres d'Oiseaux vivants et fossiles - crédits : Encyclopædia Universalis France

Ordres d'Oiseaux vivants et fossiles

Ordres d'Oiseaux vivants et fossiles - crédits : Encyclopædia Universalis France

Ordres d'Oiseaux vivants et fossiles

Aigle - crédits : Wayne Christensen/ Pexels.com

Aigle

Autres références

  • ORIGINE ET ÉVOLUTION DES OISEAUX

    • Écrit par
    • 4 775 mots
    • 8 médias

    Les questions relatives à l’origine des oiseaux et à leur évolution se sont posées dès les débuts de la paléontologie évolutionniste, au xixe siècle. Bien que les restes fossiles de ces animaux ne soient pas aussi rares qu’on l’a parfois pensé, les documents paléontologiques concernant...

  • VOL DES PREMIERS OISEAUX

    • Écrit par
    • 440 mots
    • 1 média

    Les hypothèses sur l'origine du vol chez les oiseaux ont pris un nouveau tournant depuis la découverte en Chine, à partir des années 1990, de petits dinosaures, tels que Microraptor, pourvus de quatre ailes formées par de longues plumes portées par les membres antérieurs et postérieurs....

  • AEGITHALIDÉS

    • Écrit par
    • 178 mots
    • 1 média

    Famille d'oiseaux chanteurs (ordre des Passeriformes) comprenant les mésanges à longue queue de l'Ancien Monde et les mésanges buissonnières d'Amérique du Nord. Ces deux groupes sont souvent considérés comme des sous-familles de la famille des Paridés, qui regroupe notamment les mésanges vraies....

  • AFRIQUE (Structure et milieu) - Biogéographie

    • Écrit par
    • 5 703 mots
    • 19 médias
    Si la faune ornithologique de l'Afrique sud-saharienne, « éthiopienne » est indubitablement riche (1 481 espèces, mais il y en a déjà 566 en Europe), elle l'est surtout peut-être par sa diversité régionale (603 espèces au Kenya). Les groupes endémiques supra-génériques sont les suivants (Moreau, 1966)...
  • AIGLE ROYAL

    • Écrit par
    • 521 mots

    Grand rapace diurne vivant dans les montagnes d'Eurasie, d'Afrique du nord et d'Amérique du nord. Classe : Oiseaux ; ordre : Falconiformes ; famille : Accipritidés.

    Des trente-six espèces d'aigles « vrais », l'aigle royal est le plus grand, avec une longueur proche de 1 mètre...

  • ALBATROS

    • Écrit par
    • 672 mots
    • 1 média

    Grand oiseau marin des mers australes et du Pacifique nord, et excellent planeur nichant en colonies sur des îles plus ou moins désertiques. Classe : Oiseaux ; ordre : Ciconiiformes ; famille : Procellariidae.

    Avec une envergure allant de près de 2 mètres – pour l'albatros à bec jaune (...

  • Afficher les 193 références

Voir aussi