OISEAUX
Écologie
Répartition géographique
Les différents groupes d'oiseaux ne sont pas répartis de façon uniforme à la surface du globe. Il y a très peu d'espèces cosmopolites (chouette effraye) et, pour toutes les autres, l'aire de répartition, c'est-à-dire la zone où l'espèce se reproduit régulièrement, est bien délimitée. Certains groupes ne se rencontrent que sur un continent, où ils sont qualifiés d'endémiques : les colibris ne vivent qu'en Amérique, les pintades sauvages qu'en Afrique. La répartition des espèces varie aussi selon l'altitude, le climat, la nature du terrain et de la végétation qui le recouvre. Certaines ont des exigences très précises et ne peuvent vivre en permanence en dehors du biotope qui correspond à leurs besoins : l'outarde canepetière a besoin de vastes espaces et ne pourrait vivre en forêt, car sa biologie et sa morphologie sont entièrement adaptées aux paysages dégagés. À l'inverse, chez certaines espèces comme la corneille noire eurasiatique, la « valence écologique » est très grande, c'est-à-dire qu'elles sont capables de vivre dans des milieux très différents (villes, campagne cultivée, bord de mer, etc.), parce que leur régime est omnivore et que leurs exigences sont relativement faibles.
Les différentes espèces qui forment l'avifaune nidificatrice d'un pays comme la France (environ 265) sont donc plus ou moins localisées et on peut distinguer une faune marine (guillemots, fou, pétrel), une faune montagnarde (accenteur alpin, chocard, niverolle), une faune aquatique d'eau douce (hérons, canards, martin-pêcheur) et une faune méditerranéenne (glaréole, guêpier), pour ne citer que les catégories les mieux délimitées. Le nombre des espèces présentes sur chaque continent est en quelque sorte le reflet de la richesse en milieux naturels différents de chacun. À cet égard, le plus riche est l'Amérique du Sud, où l'on en a recensé plus de 3 000. L'Afrique en compte environ 1 500 et l'Europe seulement 580 (y compris les espèces accidentelles non nicheuses). Cette situation n'est pas statique : certaines espèces étendent leur aire de répartition et colonisent des régions où elles étaient inconnues auparavant ; l'exemple le plus récent est celui de la tourterelle turque, qui, depuis 1950, a envahi presque toute l'Europe occidentale.
Rapports avec le milieu
Comme tous les êtres vivants, les oiseaux sont adaptés au milieu naturel dans lequel ils vivent et l'examen de leur morphologie permet de s'en convaincre (cf. chap. 1, Bec, Pattes). Chaque espèce habite un biotope particulier ; quand celui-ci est fréquenté par plusieurs espèces au genre de vie voisin, chacune occupe ce que l'on appelle une niche écologique, c'est-à-dire une portion bien déterminée du biotope dont elle exploite les ressources d'une façon spéciale. Par exemple, dans un bois de chêne en Europe, on peut trouver, vivant côte à côte, la sittelle, le grimpereau et le pic épeiche. Tous explorent les troncs, les branches, mais chacun a sa spécialité et sa présence ne porte pas préjudice aux autres, si bien qu'ils peuvent coexister sur une surface restreinte sans s'éliminer.
On a constaté que plusieurs populations isolées qui s'étaient adaptées à exploiter toutes les ressources du milieu avaient formé progressivement des espèces différentes, se distinguant par leur morphologie, en particulier par celle du bec. Ce phénomène a reçu le nom de radiation adaptative et a été étudié chez les pinsons de Darwin (sous-famille des géospizinés), endémiques sur l'archipel des Galápagos, ainsi que chez les drépanididés des îles Hawaii. Ainsi, les quatorze espèces de pinsons de Darwin réparties sur une douzaine d'îles ont tantôt un bec court de granivore, tantôt un bec très allongé d'insectivore, et entre les deux types[...]
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Écrit par
- Michel CUISIN : attaché au Muséum national d'histoire naturelle de Paris
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