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OIT (Organisation internationale du travail)

Évolutions depuis la fin de la guerre froide

L'effondrement du communisme et l'accélération concomitante du processus de la mondialisation affectèrent l'O.I.T. plus que toute autre institution du système des Nations unies. La fin du schisme Est-Ouest réduisit, pour les pays occidentaux, l'importance idéologique de l'organisation. De surcroît, les tendances favorisées par la mondialisation contribuèrent à éroder la philosophie sociale qui avait jusqu'alors inspirée l'O.I.T., basée sur le rôle de l'État en tant que régulateur des mécanismes économiques et sociaux. Ces contraintes nouvelles, dans le contexte desquelles l'économique s'émancipait des règles du social, poussèrent l'O.I.T. à une adaptation pragmatique qui prit deux formes essentielles, toutes deux visant à maintenir dans la mondialisation une certaine dimension sociale. D'une part, une Déclaration relative aux principes et droits fondamentaux au travail est adopté en 1998. Renforcées par une procédure de suivi, les dispositions de ce texte normatif engagent les pays membres – parties ou non aux conventions correspondantes de l'O.I.T. –, à respecter les principes fondamentaux de la liberté d'association et du droit de négociation collective, ainsi que de l'interdiction de toute forme de travail forcé ou obligatoire, du travail des enfants et de la discrimination en matière d'emploi et de profession. D'autre part, le concept de « travail décent » est formulé en 1999 pour servir ces objectifs stratégiques majeurs que sont la mise en œuvre effective des principes et droits fondamentaux au travail, l'accroissement des possibilités pour les femmes et les hommes d'avoir un emploi et un revenu décents, l'extension de la protection sociale à tous et le renforcement du tripartisme et du dialogue social.

— Victor-Yves GHEBALI

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Écrit par

  • : professeur à l'Institut universitaire de hautes études internationales, Genève

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