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OJUKWU ODUMEGWU (1933-2011)

Chef militaire et homme politique nigérian, Odumegwu Ojukwu dirigea la république séparatiste du Biafra pendant la guerre civile nigériane de 1967 à 1970.

Ikemba Chukwuemeka Odumegwu Ojukwu naît le 4 novembre 1933 à Nnewi (sud-est du Nigeria), dans une famille de riches négociants ibo. Diplômé d'Oxford en 1955, il rentre au pays et sert dans l'administration avant de rejoindre l'armée à l'âge de vingt-cinq ans. Il y gravit rapidement les échelons.

Le 14 janvier 1966, un groupe de sous-officiers, en grande partie d'origine ibo, renverse le gouvernement fédéral. Le lieutenant-colonel Ojukwu est alors nommé gouverneur militaire de la région orientale, essentiellement peuplée d'Ibo. Mais les officiers hausa et yoruba, originaires du nord et de l'ouest du pays, craignent que le gouvernement soit dominé par les Ibo. Ainsi, le 22 juillet 1966, ils organisent avec succès un contre-coup d'État militaire à l'issue duquel le lieutenant-colonel (futur général) Yakubu Gowon prend le pouvoir.

Ojukwu conserve le commandement de la région orientale sous la nouvelle administration, mais se retrouve isolé du pouvoir fédéral. Afin de mettre un terme aux violences ethniques perpétrées à l'encontre des Ibo, Ojukwu propose de créer une fédération nigériane peu centralisée, dans laquelle les principaux groupes ethniques bénéficieraient d'une grande autonomie politique. Le gouvernement rejette cette solution. Ojukwu réplique en séparant les services administratifs et fiscaux de la région orientale de ceux du gouvernement fédéral. Face aux pressions sécessionnistes grandissantes, Ojukwu proclame, le 30 mai 1967, l'indépendance de la région, dès lors baptisée république du Biafra. Les troupes fédérales envahissent peu après ce nouvel État, et la guerre civile éclate dès juillet. Ojukwu prend la tête de la résistance, en vain. Après presque trois ans d'affrontements, à la veille de la reddition des indépendantistes, signée le 14 janvier 1970, il s'enfuit en Côte d'Ivoire.

Finalement amnistié en 1982, Ojukwu rentre au Nigeria. Il intègre le National Party of Nigeria en janvier 1983, et se présente comme candidat, sans toutefois parvenir à se faire élire sénateur de la région d'Onitsha. Il est incarcéré pendant dix mois à la suite du coup d'État qui porte Muhammadu Buhari au pouvoir à la fin de 1983. Dix ans plus tard, il rejoint les rangs d'un autre parti politique, le Social Democratic Party, mais il n'a pas le droit de briguer la présidence. Membre de plusieurs commissions constitutionnelles organisées entre 1993 et 1995, il est consulté en 1998, comme d'autres anciens dirigeants nigérians, par le chef du régime militaire Abdulsalam Abubakar pour transmettre le pouvoir à un gouvernement civil.

En 2003, Ojukwu se présente, en vain, à l'élection présidentielle à la tête du parti la Grande Alliance pour le progrès (All Progressive Grand Alliance). Il fait une autre tentative en 2007, mais est battu par le candidat du parti au pouvoir, Umaru Yar'Adua, à l'issue d'un scrutin considéré comme frauduleux. Il meurt le 26 novembre 2011.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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Écrit par

  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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