Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

GOLDSMITH OLIVER (1728-1774)

Polygraphe doué, esprit encyclopédique, comme on en trouve tant à son époque, Goldsmith ne met en œuvre toutefois qu'une information superficielle et manquant parfois de sûreté. Curieux d'esprit, généreux et sensible, volontiers moralisant, Goldsmith sait rire des faiblesses de ses contemporains et s'en moquer avec aménité. Représentatif du milieu littéraire anglais de la seconde moitié du xviiie siècle, il est aussi un grand écrivain. Poète moyen, homme de théâtre célèbre pour une pièce divertissante, il mérite sa renommée pour la qualité de sa prose. En elle se retrouvent la bonhomie, la spontanéité parfois naïve d'une personnalité riche d'expérience humaine et l'élégance d'un homme d'esprit. Souple et naturellement gracieuse, elle restera appréciée pour son charme incomparable.

De l'échec à la vocation

Fils puîné d'un pasteur irlandais, Oliver Goldsmith est né soit à Pallasmore, soit à Elphin, on ne sait. Après des études à Trinity College à Dublin, il commence une vie errante qui le mène d'Édimbourg à Leyde, puis en France, en Suisse et en Italie à la poursuite d'un diplôme de médecin qu'il finit par obtenir, probablement à Padoue. De retour à Londres en 1756, il ne réussit pas en tant que médecin ; deux ans plus tard commence pour lui une carrière précaire d'écrivain aux gages de l'éditeur Griffiths. Il traduit les Mémoires de Martheile de Bergerac, protestant condamné aux galères après la révocation de l'édit de Nantes, et collabore à divers journaux. Grâce à sa rencontre avec Samuel Johnson (1761) et à l'influence de ce dernier, il réussit à s'imposer dans le monde des lettres. Tout en continuant des travaux de polygraphie, il écrit son roman Le Vicaire de Wakefield (The Vicar of Wakefield) qu'il vend pour 60 livres sterling en 1762, mais qui n'est publié qu'en 1766. Sa première comédie, The Good Natur'd Man (L'Homme au bon cœur), jouée en 1768 à Covent Garden, a un succès d'estime ; en 1773, Elle s'abaisse pour triompher, ou les Erreurs d'une nuit (She Stoops to Conquer) connaît un succès plus franc. La fin de sa vie est troublée par une querelle avec l'éditeur Evans, et donne lieu à un échange d'écrits satiriques. Il meurt, criblé de dettes. Le club littéraire qu'il avait fondé fait édifier à sa mémoire un monument dans Westminster Abbey.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle

Classification