OLYMPIE
De nos jours célèbre avant tout pour les compétitions sportives qui s'y déroulaient, Olympie était d'abord, pour les Anciens, un sanctuaire : les Jeux n'étaient qu'un des aspects du culte de Zeus « père et maître des dieux », mais celui, il est vrai, qui lui valut sa réputation universelle, attirant une foule considérable. Des offrandes innombrables et diverses étaient dues à la piété des fidèles, individus ou cités. Olympie tient une grande place dans l'histoire antique, du fait des rivalités que son importance internationale suscitait, et dans la civilisation hellénique, dont elle a contribué à dégager ou à renforcer certains caractères fondamentaux.
Le site se trouve dans le Péloponnèse occidental, au pied du mont Kronion, à une vingtaine de kilomètres de l'embouchure de l'Alphée, sur une terrasse au confluent de ce fleuve et du Kladéos. Il s'agit uniquement d'un sanctuaire, non d'une cité ; la maîtrise en a le plus souvent appartenu à Élis, au prix de graves conflits avec les États voisins.
Les édifices athlétiques sont situés en dehors de l'enceinte sacrée ou Altis : palestre et gymnase à l'ouest, stade et hippodrome à l'est. Ils sont mal conservés ou même complètement détruits par suite des inondations de l'Alphée et du Kladéos.
Les compétitions
Les jeux Olympiques avaient lieu tous les quatre ans, en plein été. Ils étaient patronnés par les Éléens qui désignaient à cette fin un collège de dix magistrats, les hellanodices ou juges des Grecs, à la fois organisateurs et arbitres. Leur ouverture était annoncée par des ambassadeurs éléens qui se rendaient de ville en ville, partout reçus avec les plus grands honneurs. Après leur passage, une trêve sacrée suspendait les hostilités internationales et rendait le sanctuaire d'Olympie inviolable : les pèlerins devaient, en effet, pouvoir sans risque entreprendre un voyage souvent fort long et participer aux cérémonies.
Le programme des épreuves a varié continuellement depuis 776 avant J.-C. où le roi d'Élis Iphitos aurait fondé la trêve et procédé à la première célébration. Il est possible, sinon assuré, qu'on n'ait disputé d'abord que la course du stade. Le vainqueur ne cessa par la suite de donner son nom à l'olympiade où il avait triomphé. Rapidement, en tout cas, d'autres compétitions furent ajoutées. Au début du ve siècle, époque où les Jeux atteignirent leur apogée, on comptait treize épreuves : quatre courses à pied, à savoir le stade (192,27 m), le diaulos ou double stade, le dolichos ou course de fond, l'hoplitodrome ou course en armes ; trois sports de combat, lutte, boxe et pancrace ; une épreuve composite, le pentathlon, où les concurrents avaient à se mesurer au stade, au saut en longueur, au lancement du disque, à celui du javelot et à la lutte ; deux courses hippiques, à cheval monté et en char à quatre chevaux. Enfin, à côté des adultes, les enfants (des « juniors ») disputaient la course du stade, s'affrontaient à la lutte et à la boxe. Ce programme, résultant de suppressions aussi bien que d'adjonctions, connut encore bien des changements qui entraînèrent, en particulier, la disparition des épreuves hippiques, en raison de leur caractère aristocratique et de leur coût.
Le nombre des compétitions et celui des concurrents obligeait à répartir les Jeux sur plusieurs jours, d'autant que des cérémonies religieuses se mêlaient intimement aux manifestations sportives. Le premier jour commençait par un sacrifice à Zeus. Puis juges et athlètes juraient de respecter un règlement minutieux et sévère : ceux qui y contrevenaient devaient payer de lourdes amendes. Les arbitres établissaient ensuite par tirage au sort les « séries » de chaque épreuve. Dans la soirée, un autre sacrifice était offert à [...]
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Écrit par
- Jean DELORME : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Toulouse
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