OMAN
Nom officiel | Sultanat d'Oman (OM) |
Chef de l'État et du gouvernement | Le sultan Haitham ben Tarek (depuis le 11 janvier 2020) |
Capitale | Mascate |
Langue officielle | Arabe |
Unité monétaire | Rial omani (OMR) |
Population (estim.) |
5 274 000 (2024) |
Superficie |
309 500 km²
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Le sultanat d'Oman, occupant l'extrémité sud-est de la péninsule Arabique, se trouve à la jonction de l'Arabie orientale – ce qui le rapproche des émirats du Golfe – et de l'Arabie du Sud – ce qui l'apparente à l'univers géographique et culturel de son voisin yéménite. Traversé par le tropique du Cancer, frontalier de l'Arabie Saoudite, du Yémen et des Émirats arabes unis (EAU), où il possède la petite enclave de Madhā, il est riverain de l'océan Indien par une façade maritime de près de 2 000 kilomètres sur le golfe d'Oman et la mer d'Oman ou mer d'Arabie. L'Oman apparaît toutefois largement comme un pays du golfe Persique sur lequel il n'a pourtant qu'une petite fenêtre de quelques kilomètres dans la péninsule du Moussandam, séparée du reste du pays par les EAU. La possession de ce territoire montagneux, qui forme la rive méridionale du détroit d'Ormuz, donne une grande importance stratégique à ce modeste producteur d'hydrocarbures, attaché à son rôle de médiateur entre l’Iran et l’Occident. Au sud, l'île de Masirah (648 km2), abritant autrefois une base de la RAF, accueille une base aérienne américaine depuis 1980.
Le sultanQabous ibn Saïd al Saïd a régné de 1970 à 2020 sur cet ancien protectorat britannique indépendant depuis 1951 et un de ses cousins, Haitham ben Tarek, lui a succédé. Cette monarchie est l'héritière d'une puissante thalassocratie au vaste empire colonial, dirigée par les sultans de Mascate. En Afrique orientale, cet empire comportait des îles relais (Zanzibar, Comores, Seychelles) et des escales (Mogadiscio, Mombasa, Kilwa...) qui contrôlaient par des comptoirs (Kigali, Bujumbura, Kampala...) un arrière-pays englobant la région des lacs. En Asie, les Omanais possédaient des colonies sur la côte (Baloutchistan) et dans l'intérieur (Séistan). La dernière possession outre-mer du sultan de Mascate, l'enclave de Gwadar, a été cédée au Pakistan en 1958.
Mais l'Oman descend aussi d'une principauté religieuse contrôlant les montagnes de l'intérieur et leurs piémonts : l'imamat ibadite de Nizwa. Cette division en deux parties, l'une tournée vers l'extérieur, l'autre vers l'intérieur, se reflétait dans le nom que porta le pays jusqu'en 1970, Mascate et Oman. À cette dimension duale s'ajoutent de vastes étendues arides et le Dhofar (« sud » en arabe), longtemps dissident, dont la capitale, Salalah, est la deuxième ville omanaise.
Sa diversité naturelle et culturelle, ses ressources en eau et en hydrocarbures, son ancrage dans la péninsule Arabique et son ouverture vers l'Afrique et l'Asie, son économie traditionnelle, dont le pétrole n'a pas totalement sonné le glas, et son développement soucieux de l'environnement et du patrimoine font de ce pays peu connu l'un des plus singuliers de la région.
Des territoires fragmentés en recomposition
Des milieux naturels différenciés d'extension inégale
Le pays, d’une superficie de 300 000 kilomètres carrés, se situe entre 26 et 17 degrés de latitude nord. Des déserts en occupent les quatre cinquièmes : précipitations annuelles inférieures à 100 millimètres ; températures moyennes supérieures à 30 0C les mois les plus chauds et de l'ordre de 20 0C les mois les plus frais ; contraste hygrométrique entre l'intérieur brûlant où les maxima absolus peuvent avoisiner 50 0C et la côte à la chaleur moite. La présence de montagnes et l'ouverture sur l'océan Indien permettent à certaines régions d'échapper à l'aridité. Sur les monts Hajjar, arc de 600 kilomètres du nord-ouest au sud-est dépassant 2 000 mètres dans le djebel Akhdar (montagne Verte) et culminant à 2 980 mètres au djebel Chams, les précipitations sont supérieures à 300 millimètres par an. Les monts du[...]
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Écrit par
- Brigitte DUMORTIER : ancienne élève de l'École normale supérieure, agrégée de géographie, maître de conférences à l'université de Paris-IV-Sorbonne
Classification
Médias
Autres références
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ARABIE
- Écrit par Encyclopædia Universalis , Robert MANTRAN et Maxime RODINSON
- 7 614 mots
...et la Fédération des Émirats arabes unis en 1971. L'expansion de leur production pétrolière a fait d'eux les États les plus riches du monde. Quant au ‘Omān, indépendant depuis longtemps, il a connu une insurrection dans la province du Dhofar (1965-1975), mais a depuis lors mené une politique de progrès... -
CCG (Conseil de coopération du Golfe)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 293 mots
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Créé le 26 mai 1981, à l'initiative de Riyad, pour contrer les débordements possibles de la révolution islamique iranienne et limiter les retombées de la guerre Irak-Iran sur les monarchies pétrolières du golfe Persique, le C.C.G. regroupe les Émirats arabes unis, le Koweït, Bahreïn...
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KENYA
- Écrit par Bernard CALAS , Encyclopædia Universalis , Denis Constant MARTIN , Marie-Christine MARTIN et Hervé MAUPEU
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...l'Angleterre dont les navires croisent dans l'océan Indien depuis le milieu du xviie siècle. La Couronne hésite mais préfère traiter avec le sultan d' Oman, Sayyid Said, d'autant plus qu'en 1837 il parvient à se débarrasser de la plus puissante famille swahili, la Mazaria de Mombasa. En 1840, Sayyid Said... -
MASCATE
- Écrit par Brigitte DUMORTIER
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Mascate est la capitale du sultanat d'Oman. Dans son Précis de la géographie universelle (1810), Conrad Malte-Brun note que le « port caché » de la Géographie de Ptolémée (vers 150) rappelle le site de Mascate. Si un port existe à cet emplacement dès l'époque hellénistique, c'est seulement...
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