OMAN
Nom officiel | Sultanat d'Oman (OM) |
Chef de l'État et du gouvernement | Le sultan Haitham ben Tarek (depuis le 11 janvier 2020) |
Capitale | Mascate |
Langue officielle | Arabe |
Unité monétaire | Rial omani (OMR) |
Population (estim.) |
5 274 000 (2024) |
Superficie |
309 500 km²
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Activités ancestrales, rente pétrolière et ouverture à la mondialisation
Le maintien et la relance des activités traditionnelles
Sans parler d'un artisanat domestique qui se perpétue, la vie traditionnelle combinait des activités liées à la mer (pêche, construction navale, commerce maritime) à une agriculture fondée sur une maîtrise de l'eau plurimillénaire. La part de la population agricole dans la population active est tombée à moins de 5 p. 100, mais les principales productions, en particulier les dattes et les légumes frais, ont augmenté grâce à la modernisation de l'agriculture. Cependant, malgré sa politique de soutien à l’agriculture, l’Oman est loin de l’autosuffisance alimentaire, sauf pour le poisson. Les plaines littorales, mobilisant les eaux souterraines, assurent la plus grande partie de la production agricole commercialisée dans le pays ou exportée vers les Émirats et l'Arabie Saoudite. Fruits, légumes et fourrages sont cultivés sous les palmeraies de la Batinah, tandis que dans la plaine de Salalah les palmiers cèdent la place aux cocotiers et aux bananiers. Les oasis de piémont, comme Nizwa, Bahla, Ibri ou Rostaq, dont les forts, mosquées et souks évoquent la puissance passée, associent des fonctions urbaines aux palmeraies. On y pratique un système d'irrigation gravitaire attesté depuis cinq millénaires. L'eau des nappes des montagnes est acheminée vers les oasis par des conduits semi-enterrés, les aflaj (sing. falaj), comparables aux qanāt iraniens. Dans le lit d'oueds encaissés ou sur de minuscules terrasses accrochées aux versants escarpés, les villageois cultivent des fruits, des légumes et des céréales. Les montagnards du djebel Qara, dans le Dhofar, élèvent des bovins sur les pentes exposées à la mousson, tandis que dans le désert les derniers bédouins pratiquent un semi-nomadisme pastoral. Sur les côtes, une petite pêche sur de frêles embarcations de palmes ou de solides barques de bois désormais motorisées complète une pêche côtière sur des boutres traditionnels ou des chalutiers modernes. Les prises sont vendues dans tout le pays ou dans les pays voisins, voire sur des marchés plus lointains pour les poissons nobles et la langouste. Une lucrative contrebande avec l'Iran fournit des revenus complémentaires non négligeables. Malgré le plan Vision 2020 défini en 1995 en vue de favoriser le développement du secteur non pétrolier, les hydrocarbures continuent de constituer la principale ressource.
L’importance persistante du pétrole et du gaz
En 2019, 40 p. 100 du PIB de 79,5 milliards de dollars selon la Banque mondiale (son PIB par habitant place l’Oman dans les pays à hauts revenus) proviennent des hydrocarbures, qui assurent 58 p. 100 des revenus d'exportation. La découverte du pétrole date du début des années 1960. Du fait de la fragmentation des gisements, surtout situés dans l'intérieur, les coûts d'exploitation sont élevés. La production de brut, qui culmina à 910 000 barils par jour (b/j) en 1999, baissa ensuite pour tomber sous la barre des 700 000 b/j en 2008 avant de remonter notamment grâce à une amélioration du taux de récupération du pétrole dans les puits, qui ont longtemps été caractérisés par une faible productivité. Avec 970 000 b/j en 2019, l’Oman, qui n'est pas membre de l'OPEP, fait toujours figure de petit producteur, occupant le vingtième rang mondial. Une active politique d’exploration pétrolière est menée via Petroleum Development Oman, détenu à 60 p. 100 par le gouvernement omanais en co-entreprise avec des compagnies étrangères (Shell et Total notamment), qui assure plus des deux tiers de la production. Les réserves sont évaluées à 5,4 milliards de barils, soit un ratio production/réserves de moins de vingt ans. La majeure partie du pétrole est exportée, principalement vers la Chine, qui absorbe plus de[...]
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Écrit par
- Brigitte DUMORTIER : ancienne élève de l'École normale supérieure, agrégée de géographie, maître de conférences à l'université de Paris-IV-Sorbonne
Classification
Médias
Autres références
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ARABIE
- Écrit par Encyclopædia Universalis , Robert MANTRAN et Maxime RODINSON
- 7 614 mots
...et la Fédération des Émirats arabes unis en 1971. L'expansion de leur production pétrolière a fait d'eux les États les plus riches du monde. Quant au ‘Omān, indépendant depuis longtemps, il a connu une insurrection dans la province du Dhofar (1965-1975), mais a depuis lors mené une politique de progrès... -
CCG (Conseil de coopération du Golfe)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
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Créé le 26 mai 1981, à l'initiative de Riyad, pour contrer les débordements possibles de la révolution islamique iranienne et limiter les retombées de la guerre Irak-Iran sur les monarchies pétrolières du golfe Persique, le C.C.G. regroupe les Émirats arabes unis, le Koweït, Bahreïn...
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KENYA
- Écrit par Bernard CALAS , Encyclopædia Universalis , Denis Constant MARTIN , Marie-Christine MARTIN et Hervé MAUPEU
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...l'Angleterre dont les navires croisent dans l'océan Indien depuis le milieu du xviie siècle. La Couronne hésite mais préfère traiter avec le sultan d' Oman, Sayyid Said, d'autant plus qu'en 1837 il parvient à se débarrasser de la plus puissante famille swahili, la Mazaria de Mombasa. En 1840, Sayyid Said... -
MASCATE
- Écrit par Brigitte DUMORTIER
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Mascate est la capitale du sultanat d'Oman. Dans son Précis de la géographie universelle (1810), Conrad Malte-Brun note que le « port caché » de la Géographie de Ptolémée (vers 150) rappelle le site de Mascate. Si un port existe à cet emplacement dès l'époque hellénistique, c'est seulement...
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