OMS (Organisation mondiale de la santé)
Objectifs ambitieux pour la santé mondiale
En 1977, l'Assemblée mondiale de la santé a décidé que le principal objectif social des gouvernements et de l'OMS dans les prochaines décennies devrait être « de faire accéder d'ici à l'an 2000 tous les habitants du monde à un niveau de santé qui leur permette de mener une vie socialement et économiquement productive », ce qui constitue l'objectif de « la santé pour tous ». La déclaration d'Alma-Ata, adoptée le 12 septembre de l'année suivante par la Conférence internationale sur les soins de santé primaires, soulignait que ces soins de santé étaient le moyen clé pour atteindre cet objectif.
Or la notion d'un niveau de santé acceptable est variable d'un pays à l'autre et les efforts pour instaurer la santé pour tous peuvent emprunter des voies très dissemblables. Cette diversité rend difficile la formulation d'objectifs bien définis. L'OMS propose toutefois deux indicateurs de base ayant trait à la survie : l'espérance de vie à la naissance ne devrait pas être inférieure à soixante ans et le taux de mortalité infantile ne devrait pas excéder 50 pour 1 000 naissances vivantes.
Le développement sanitaire, tel qu'il est défini par les travaux de l'OMS, repose sur un certain nombre de principes fondamentaux : la responsabilité des gouvernements à l'égard de la santé de leurs administrés ; le droit et l'obligation, pour chacun, de participer au développement de sa santé, le devoir pour les gouvernements et les professions de santé de diffuser des informations pour que chacun puisse assumer davantage la responsabilité de sa propre santé ; l'interdépendance des individus, des communautés et des pays ; une répartition plus équitable des ressources sanitaires dans et entre les pays ; la logistique sanitaire (conduite de recherches biomédicales, modalités d'organisation des services de santé ; formation technique des professionnels de santé).
Les soins de santé primaires constituent pour l'OMS la fonction essentielle du système de santé. Selon la déclaration d'Alma-Ata, ils doivent comprendre au minimum une éducation sur les problèmes de santé (méthodes de prévention et de lutte contre les maladies) ; la promotion de bonnes conditions et de bonnes règles de nutrition ; un approvisionnement suffisant en eau et des mesures minimales d'assainissement ; la protection maternelle et infantile (comprenant la planification familiale) ; les vaccinations contre les grandes maladies infectieuses ; la prévention et le contrôle des grandes endémies locales, le traitement des maladies et lésions courantes, la fourniture de médicaments essentiels, pour lesquels se pose désormais l'épineux problème de l'accessibilité pour les pays insuffisamment développés.
L'objectif visant la santé pour tous pour 2000 et au-delà a été réaffirmé par la Charte d'Ottawa adoptée le 21 novembre 1986 lors de la première Conférence internationale pour la promotion de la santé. Dix ans plus tard, la quatrième Conférence internationale de ce type réunie à Jakarta, du 21 au 25 juillet 1997, réévaluait les conditions d'efficacité de la promotion de la santé, et les orientations et stratégies à adopter pour relever les défis en matière de santé au xxie siècle. La déclaration finale adoptée à cette occasion met l'accent sur les grands facteurs déterminant l'état de santé des individus, des groupes et des sociétés : les changements macropolitiques, macroéconomiques, sociaux, démographiques et environnementaux, la technologie et l'éducation. Ces objectifs ont été répétés plusieurs fois et leur réalisation se heurte à bien des difficultés, comme la multiplication des conflits armés dans les zones les plus fragiles sur le plan sanitaire.
Les mesures visant[...]
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Écrit par
- Jean-Pierre ALMÉRAS
: rédacteur en chef du
Concours médical - Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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