- 1. Aspects normaux et pathologiques de la prolifération cellulaire dans un organisme vivant.
- 2. La découverte des proto-oncogènes. Leur conversion en gènes oncogènes viraux
- 3. Activation de proto-oncogènes en oncogènes dans les tumeurs
- 4. Les fonctions des proto-oncogènes
- 5. Les anti-oncogènes ou gènes suppresseurs de tumeurs
- 6. Anti-oncogènes et virus oncogènes à ADN
- 7. Proto-oncogènes, gènes suppresseurs de tumeur et progression tumorale
- 8. Applications de la découverte des gènes du cancer à la cancérologie
- 9. Bibliographie
ONCOGENÈSE ou CANCÉROGENÈSE ou CARCINOGENÈSE
Les fonctions des proto-oncogènes
Le nombre des proto-oncogènes actuellement identifiés avoisine la centaine, et rien ne permet de dire que la liste en soit close. Les proto-oncogènes sont des gènes extrêmement conservés au cours de l'évolution, puisque certains d'entre eux, comme les gènes ras, sont retrouvés jusque chez les eucaryotes inférieurs, comme les levures. Cela indique que ces gènes jouent des rôles fondamentaux dans le fonctionnement de nos cellules. De fait, les proto-oncogènes les mieux connus peuvent être classés en cinq groupes en fonction des propriétés de leurs produits (tabl. 2)
Le premier groupe renferme des proto-oncogènes codant des facteurs de croissance, susceptibles de stimuler la prolifération de divers types cellulaires.
Le deuxième groupe code des protéines possédant une activité enzymatique tyrosine-protéine-kinase. Ces protéines sont soit transmembranaires, soit associées à la face interne de la membrane cellulaire. Dans les deux cas, elles permettent la transduction de l'extérieur vers l'intérieur de la cellule des signaux qu'elle reçoit du milieu extérieur et qui régulent sa prolifération ou sa différenciation. Ce transfert d'information est assuré par l'activation de l'activité tyrosine-kinase consécutive à la réception du signal.
Le troisième groupe code des protéines qui sont associées à la face interne de la membrane cellulaire et qui possèdent une affinité pour le GTP et le GDP, et une activité GTPasique (cf. nucléotides cycliques). La fonction des gènes ras qui appartiennent à cette famille n'est pas encore clairement identifiée, mais plusieurs arguments expérimentaux suggèrent que les protéines ras jouent un rôle important dans le transfert d'informations entre la membrane et l'intérieur de la cellule.
Le quatrième groupe code des protéines localisées dans le cytoplasme et porteuses d'une activité protéine-kinase spécifique des résidus sérine et thréonine. Leur activité catalytique est augmentée lorsque la cellule est stimulée par des facteurs de croissance. Ces protéines jouent certainement un rôle dans des cascades de phosphorylations, qui servent à transférer les signaux de la région sous-membranaire vers l'intérieur de la cellule.
Le cinquième groupe comprend des gènes codant des protéines dont la localisation est intranucléaire. La plupart ont une affinité pour l'ADN, et certaines, (facteurs de transcription) en reconnaissant spécifiquement des séquences particulières, modulent l'expression de gènes dont les régions régulatrices sont porteuses de ces séquences.
Les proto-oncogènes sont donc normalement impliqués dans des fonctions cellulaires essentielles, liées à la prolifération et à l'expression des fonctions différenciées. Les événements génétiques qui convertissent les proto-oncogènes en oncogènes ont tous pour conséquence d'affranchir l'activité biologique de leur produit des régulations auxquelles elle est normalement soumise.
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Écrit par
- Roger MONIER : directeur de recherche au C.N.R.S., directeur du laboratoire d'oncologie moléculaire, Institut Gustave-Roussy
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