ONE HEALTH (UNE SEULE SANTÉ)
Applications à l’alimentation et à l’environnement
Historiquement plutôt centré sur des questions de transmission directe de pathogène de l’animal aux humains, le concept One Health a évolué vers un champ disciplinaire élargi incluant les problématiques de sécurité sanitaire des aliments, de l’eau, de biodiversité ou encore d’adaptation au changement climatique. Cette évolution est due à la prise de conscience que les facteurs à l’origine des problèmes de santé sont multiples et complexes et ne se limitent pas à l’étude de l’interaction directe ou indirecte entre l’animal et l’homme. Les maladies infectieuses peuvent en effet être transmises aux humains par l’intermédiaire de l’environnement. En raison de l’urbanisation galopante et de l’internationalisation des chaînes de production, la surveillance mondiale des agents pathogènes d’origine alimentaire est devenue une priorité. Par exemple, certains rongeurs excrètent des bactéries responsables de la leptospirose dans leur urine, ce qui peut contaminer l’eau stagnante et être responsable de cas d’infection chez l’homme, comme dans le cas des petites épidémies qui apparaissent à Rio de Janeiro lorsque les pluies chassent les rats des égouts. Le virus de l’encéphalite à tiques (TBEV), lui, peut se transmettre par l'ingestion de lait ou produits laitiers non pasteurisés issus de chèvres ou de vaches ou de brebis infectées. En France, en 2020, plus de quarante cas de méningite lymphocytaire, encéphalites et syndromes infectieux ont été recensés dans une zone limitée de l'Ain à la suite de la consommation de fromage ou de faisselle à base de lait cru de chèvre. L’apparition de ces cas chez l’homme a nécessité la mise en place d’une surveillance chez les producteurs de fromage de la région, qui a permis d’identifier précisément la source de contamination. Les activités de surveillance tout au long de la chaîne alimentaire, mais aussi transsectorielle, permettent ainsi de croiser des informations obtenues auprès des populations animales, humaines et dans l’environnement.
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Écrit par
- Yannick SIMONIN : virologiste, maître de conférences, université de Montpellier
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Média
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