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ONGULÉS

Caractères généraux des Ongulés actuels

Dents et régime alimentaire

Les Ongulés sont généralement caractérisés par une réduction du nombre des dents antérieures et par une « molarisation » des prémolaires, celles-ci finissant par ressembler beaucoup à des molaires.

La plupart des Ruminants sont dépourvus d'incisives et de canines à la mâchoire supérieure, les Proboscidiens n'ont qu'une incisive définitive par demi-mâchoire, les Équidés ne présentent de canines que chez les mâles, etc. L'autre fait remarquable concernant ces dents antérieures est la présence assez fréquente d'incisives ou de canines à croissance continue. Ce sont les canines de certains Cervidés et des Suiformes qui sont aussi transformées en défense ; par contre, chez les Éléphantidés, les défenses sont constituées par les incisives latérales de la mâchoire supérieure.

Les incisives et les canines sont souvent séparées des prémolaires et des molaires par un espace dépourvu de dents : le diastème.

C'est au niveau des dents mâchelières que l'adaptation au régime herbivore est la plus remarquable. Déjà des formes fossiles, tels les Condylarthres du Paléocène, possédaient des molaires où certains tubercules étaient reliés entre eux par des crêtes d'émail. Tous les Ongulés actuels, exception faite de l'oryctérope (adapté à un régime formicivore et termitivore) et des Suiformes (adaptés à un régime omnivore), ont la surface triturante (broyeuse) des dents jugales ornée de crêtes qui, abrasées, dessinent soit des croissants (type sélénodonte, terme provenant de Séléné, déesse de la Lune), soit des bourrelets transversaux (type lophodonte, terme provenant de lophos, le « lobe » ou type loxodonte, de loxos, « losange »). Les formes strictement herbivores compensent par une croissance prolongée de la dent (hypsodontie, « dents hautes ») l'usure rapide provoquée par la trituration des tiges siliceuses des graminées.

Le faible pouvoir nutritif de l'alimentation végétale oblige l'animal à ingérer des quantités souvent considérables de nourriture. En l'absence d'abajoues, les aliments, ingurgités hâtivement, séjournent dans un estomac volumineux, éventuellement compartimenté. Mais seuls les Ruminants régurgitent, pour la mâcher, la nourriture prédigérée par des bactéries symbiotiques : cette meilleure utilisation des aliments est peut-être en relation avec leur relative réussite écologique.

Adaptation à la course et squelette des membres

La protection contre les prédateurs est principalement réalisée par une bonne adaptation à la course qui mettra hors de danger l'animal pourchassé. La réduction du nombre des doigts et le redressement du basipode constituent, sur le plan squelettique, les faits majeurs de cette adaptation.

Certains Ongulés comme l'éléphant ont cinq doigts, d'autres comme le cheval n'en ont qu'un seul et tous les nombres intermédiaires de doigts existent chez les formes actuelles. Au cours du processus évolutif qui aboutit à cette réduction, deux lignées divergentes peuvent être tracées. On a d'abord considéré que le nombre pair ou impair de doigts permettait de séparer ces deux lignées, appelées respectivement Artiodactyles et Périssodactyles. Certains animaux, comme les tapirs et les damans, qui ont trois doigts au membre postérieur et quatre au membre antérieur, ne pouvaient malheureusement pas entrer dans cette classification. Prenant en considération cette difficulté, Marsh a proposé en 1884 un critère beaucoup plus satisfaisant, valable pour tous les Ongulés : la position de l'axe du membre. Chez certains Ongulés désignés aujourd'hui comme Mésaxoniens, cet axe se situe dans le prolongement du doigt III, cependant que chez d'autres, les Paraxoniens, le même axe passe entre les doigts III et IV (cf. figure).[...]

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Écrit par

  • : docteur ès sciences, maître assistant à l'université de Paris-VII
  • : professeur au Muséum national d'histoire naturelle, ancien directeur des collections

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