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OOLITES ou OOLITHES

Grains à structure concentrique dont l'accumulation peut conduire à la formation d'un sédiment ou d'une roche purement oolitique, appelée anciennement oolithe par extension (oolite blanche du Jurassique du Bassin parisien). Surtout abondantes dans le Jurassique, en Europe, les oolites sont connues du début du Paléozoïque à nos jours. Ces grains, généralement petits et sphériques à ovoïdes (de 0,5 à 2 mm de diamètre en moyenne), doivent leur nom à leur ressemblance avec des pontes de poissons. La structure en couches concentriques, autour d'un noyau (nucléus) quelconque, souvent minuscule, implique une formation par accroissements successifs de l'enveloppe (cortex). La plupart des oolites anciennes et actuelles sont calcaires (cortex formé d'aragonite ou de calcite), et c'est pourquoi le terme d'oolite fut parfois pris, à tort, comme synonyme de couche de calcaire oolitique ; il existe des oolites ferrugineuses, siliceuses, phosphatées, chloriteuses, dont le mode de formation et la répartition paléogéographique sont bien différents.

La structure à la fois concentrique et radiée des oolites calcaires anciennes ne se retrouve généralement pas dans les oolites marines actuelles. Sur les oolites actuelles, l'étude au microscope électronique de la disposition des cristaux d'aragonite dévoile des aiguilles disposées tangentiellement à la surface. Cela montre que la structure radiaire doit être le résultat d'une recristallisation. Cependant, dans le milieu de formation d'oolites du golfe Persique, on a pu montrer que les cristaux poussent avec une orientation radiaire lorsque l'oolite séjourne dans les dépressions peu agitées, et qu'ils se tassent en un feutrage tangentiel lorsqu'elle est entraînée par les courants dans les parties plus agitées du rivage. La croissance de l'oolite dépend donc de l'alternance de séjours en milieu abrité et en milieu agité. Le milieu agité dans lequel se retrouvent les oolites achevées, triées et vannées, n'est alors qu'un aboutissement et non pas le lieu de leur croissance, comme on l'a longtemps cru.

La répartition géographique des dépôts actuels riches en oolites calcaires correspond à deux domaines fort différents : la partie la plus agitée et la moins profonde des plates-formes sous-marines et certaines lagunes à salinité variable. Les oolites de lagune semblent plus rares et fugitives, mais elles permettent d'affirmer que l'on ne doit pas prendre les oolites comme indicateurs certains de milieux marins francs. Cependant, la majorité des oolites actuelles se trouvant sous quelques décimètres ou mètres d'eau marine, là où les effets des courants de marée et de la houle sont les plus sensibles, la transposition actualiste de ces observations aux modes de gisement anciens est indiscutable.

Certaines oolites calcaires peuvent avoir une origine biochimique. C'est probablement le cas des oolites lacustres associées à des pisolites et à divers encroûtements dus à l'activité de cyanophytes filamenteuses. D'autres oolites, à structure radiaire originelle, se forment dans les secteurs agités de rivières souterraines.

Les oolites siliceuses, dolomitiques, en hématite ou en pyrite sont souvent dues à un remplacement du carbonate de calcium. Cette substitution a pu conduire à la formation de minerais de fer d'importance économique notable, mais il semble que la plupart des minerais oolitiques soient dus à la précipitation directe d'oxydes et hydroxydes en milieu marin. La formation des divers minéraux associés (chlorite, par exemple) est due à des conditions locales de diagenèse. La découverte d'oolites ferrugineuses dans les dépôts actuels ou récents a confirmé l'hypothèse précédente. Comme dans les dépôts anciens, l'apparition d'oolites ferrugineuses ne semble pas liée à des conditions de milieu agité.[...]

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Écrit par

  • : docteur en géologie, maître assistant à l'université de Paris-Sud, Orsay

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