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ORACLE

L'oracle et les cités

Les hommes politiques surent utiliser le prestige de Delphes, prenant rarement la peine de corrompre la pythie, méthode dangereuse. Correspondant par leurs subordonnés avec un sanctuaire qui jamais ne démentit un oracle supposé, ils en diffusaient aisément à leur bénéfice. Les Alcméonides, à qui le clergé delphique n'avait rien à refuser, répandirent contre Pisistrate des oracles hostiles aux tyrans. Le fameux oracle du « mur de bois », adressé aux Athéniens en 480, doit certes plus au génie de Thémistocle qu'à celui de la pythie. Athènes n'utilisa que rarement cette méthode : les oracles reçus par la ville étaient déposés au metroon, où chacun pouvait les consulter. Les rois de Sparte au contraire firent un instrument de règne de ceux qu'ils diffusaient, conservés par des pythioi à leur dévotion. Cléomène vers 500 combattit à coups d'oracles son collègue Démarate, puis Hippias tyran d'Athènes, et enfin Clisthènes fondateur de la démocratie athénienne. Cent ans plus tard, une bataille d'oracles mit aux prises le roi Pausanias qui voulait conserver les anciennes lois et le général Lysandre qui voulait les remplacer. Pour s'excuser après 480 d'avoir gardé une prudente neutralité à l'égard des Perses, Argos et la Crète alléguèrent des oracles qui leur auraient conseillé l'abstention, sur quoi des historiens modernes ont parlé du « médisme » de Delphes et, pendant la guerre du Péloponnèse, de sa « spartophilie ».

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Écrit par

  • : professeur à la faculté de philosophie et lettres de l'université de Liège

Classification

Autres références

  • ADYTON

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  • AMON

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  • APOLLON, religion romaine

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    Dieu hellénique, Apollon fit son entrée dans la religion romaine comme médecin (fonction attribuée par les Grecs à Apollon Paian) : lors d'une épidémie en ~ 433, les Romains vouent à Apollon Medicus, « pour la santé du peuple », un temple construit aux prés Flaminiens, en bordure du champ de Mars,...

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