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NEW YORK ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE

Doyen des grands orchestres symphoniques américains, l'Orchestre philharmonique de New York (New York Philharmonic) résulte de la fusion, en 1928, de l'Orchestre philharmonique et de l'Orchestre symphonique de New York.

La Philharmonic Symphony Society voit le jour en 1842 sous forme d'une coopérative de musiciens. Son premier véritable chef permanent est Theodor Eisfeld (1856-1866), qui partage pendant dix ans la direction avec son successeur, Carl Bergmann (1855-1876). Puis vient la grande période de Theodore Thomas (1877-1878 puis 1879-1891), ancien violoniste de l'orchestre, qui avait créé une vie symphonique intense à Cincinnati. Lorsqu'il quitte New York pour prendre la direction de l'Orchestre symphonique de Chicago, l'orchestre adopte son nom actuel et entre dans une ère germanique avec le chef « wagnérien » du Metropolitan Opera, Anton Seidl (1892-1898) — qui crée la Symphonie du Nouveau Monde de Dvořák en 1893 —, l'Autrichien Emil Paur (1898-1902), successeur d'Arthur Nikisch à l'Orchestre symphonique de Boston, et Walter Damrosch (1902-1903). Entre 1903 et 1906, l'orchestre fait appel à des chefs invités, notamment Richard Strauss, Henry Wood et Felix Weingartner, avant de retrouver un chef permanent en la personne du Russe Vassili Safonov (1906-1909). C'est à cette époque que la rémunération salariale se substitue à la coopérative. Gustav Mahler donne un élan nouveau (1909-1911), interrompu par la maladie qui allait l'emporter. Le Tchèque Josef Stransky (1911-1923) parvient à mener à bien la réforme amorcée en 1906 en instaurant, grâce à un don d'un million de dollars alloué par Joseph Pulitzer en 1912, le principe des répétitions quotidiennes pendant une saison de vingt-trois semaines.

Les années 1920 sont marquées par une série de fusions d'orchestres : en 1921, l'Orchestre philharmonique absorbe le New National Symphony Orchestra, puis le City Symphony (1921-1923), l'American National (1923) et le State Symphony Orchestra (1923-1926). Willem Mengelberg (1923-1929) est appelé au chevet de l'ensemble pour construire une formation cohérente. Cette période de transition s'achève en 1928 avec la fusion de l'Orchestre philharmonique et de l'Orchestre symphonique de New York sous le nom de Philharmonic Symphonic Society Orchestra. Dans le domaine de la création, elle reste marquée par la première audition de la suite de Hary Janós de Zoltán Kodály (1927).

La fondation de l'Orchestre symphonique de New York remonte à 1878. Pendant les cinquante ans de son existence autonome, il sera dirigé par Leopold Damrosch (1878-1885) et son fils Walter Damrosch (1885-1894, puis 1902-1928), qui présente pour la première fois aux États-Unis les symphonies de Brahms et de Tchaïkovski. En 1903, l'orchestre se transforme en coopérative avant d'être réorganisé, en 1907, sur une base salariale. En 1920, il est le premier orchestre symphonique américain à effectuer une tournée en Europe. On lui doit la création du Troisième Concerto pour piano (1909) de Rachmaninov, du Concerto en « fa » (1925) et d'Un Américain à Paris (1928) de Gershwin.

Georges Enesco - crédits : Thurston Hopkins/ Picture Post/ Getty Images

Georges Enesco

La première saison des deux orchestres réunis (1928-1929) est assurée par Willem Mengelberg et Arturo Toscanini. Mais la confrontation de telles personnalités ne pouvait durer et Mengelberg se retire en 1929, laissant la direction musicale à Toscanini (1928-1936), qui parachève la fusion et emmène l'orchestre en Europe en 1930. John Barbirolli (1936-1942) et Artur Rodzinski (1943-1947) lui succèdent, ce dernier procédant à des remaniements en profondeur. Bruno Walter, conseiller musical entre 1947 et 1949, sera l'un des invités favoris de l'orchestre dans les années 1940 et au début des années 1950. Viennent ensuite Leopold Stokowski et Dimitri Mitropoulos (1949-1951), puis[...]

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Écrit par

  • : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France

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