ORÉNOQUE
Peuplement et population
Les Européens commencèrent à explorer le bassin de l'Orénoque au xvie siècle. Une série d'expéditions financées par une famille de riches banquiers allemands, les Welser d'Augsbourg, pénétrèrent dans les llanos vers le sud en traversant l'Apure et le Meta. Plusieurs expéditions espagnoles partirent de l'est pour remonter le cours du fleuve depuis son embouchure, sans grand succès. En 1531, l'explorateur Diego de Ordaz remonta le fleuve et la même année un autre explorateur espagnol, Antonio de Berrio, descendit le cours du Casanare et du Meta, puis de l'Orénoque jusqu'à son embouchure.
En 1744, des missionnaires jésuites atteignirent le río Casiquiare. Le naturaliste allemand Alexander von Humboldt parcourut plus de 2 730 kilomètres dans le bassin de l'Orénoque en 1800. Dès 1860, des bateaux à vapeur naviguaient le long du fleuve. La source de ce dernier, objet de longues controverses, fut identifiée par une expédition vénézuélienne en 1951.
Hormis les Guajiros du lac Maracaibo, la plupart des peuples indigènes du Venezuela vivent dans le bassin de l'Orénoque. Les plus nombreux sont les Guaica, également connus sous le nom de Guaharibo, et les Maquiritare dans les hauteurs du sud, les Warao dans le delta, les Guahibo et les Yaruro dans les llanos occidentaux, et les Yanomami. Ces peuples vivent en étroite relation avec les cours d'eau du bassin, qu'ils utilisent comme source d'alimentation et moyen de communication.
Jusqu'au milieu du xixe siècle, les nouveaux peuplements se limitaient à de grandes haciendas très dispersées, appelées hatos, à quelques villages et à des missions bordant le cours inférieur des rivières de la région. La découverte de gisements de pétrole et de gaz dans les llanos du centre et de l'est du Venezuela, à El Tigre (1937) et Barinas (1948), marquèrent le début de l'essor industriel et urbain d'une région dont le peuplement était jusqu'alors très éparpillé. Plusieurs villes-champignons datant de cette époque, comme El Tigre, sont aujourd'hui des villes de taille importante. L'agriculture intensive se développa au gré de l'installation, à partir des années 1950, de fermiers pionniers dans le piémont andin et le long des vallées fluviales. Ces petites fermes se concentraient surtout autour des villes de Barinas, Guanare, San Fernando de Apure et Acarigua au Venezuela et dans la région d'Ariari en Colombie.
Ce peuplement provoqua une forte urbanisation dans les llanos du Venezuela, plus de la moitié de la population vivant dans des villes d'au moins 10 000 habitants. Les villes importantes sont en général construites en hauteur pour éviter les fréquentes inondations. Leur plan, un quadrillage de rues centré autour d'une place, rappelle l'influence espagnole. La croissance démographique a en revanche été plus modeste dans les llanos colombiens et, à l'exception de la région de Ciudad Guayana, dans le massif des Guyanes.
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Écrit par
- Dieter BRUNNSCHWEILER : professeur de géographie à l'université d'État du Michigan, East Lansing (États-Unis)
- William M. DENEVAN : professeur de géographie à l'université d'État du Michigan, East, Lansing
- Mercedes Fermín GÒMEZ : professeur de géographie à l'université centrale du Venezuela, Caracas
Classification
Médias
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