- 1. De l'Antiquité au Moyen Âge
- 2. De la Renaissance au maniérisme
- 3. Le XVIIe siècle : baroque et orfèvrerie
- 4. Le XVIIIe siècle : du style rocaille au néo-classicisme
- 5. Le XIXe siècle : du premier Empire à l'éclectisme
- 6. Le XXe siècle : art nouveau, art déco, tendances contemporaines
- 7. Bibliographie
ORFÈVRERIE
Le XIXe siècle : du premier Empire à l'éclectisme
Le classicisme a trouvé un prolongement tout à fait naturel dans la production du début du xixe siècle. Le style Empire, en effet, dont l'inspiration est plus que jamais définie par la connaissance de l'Antiquité, n'est pas la conséquence d'une rupture avec la fin du siècle antérieur. En France, la coupure est réelle sur le plan des conditions de la production : suppression des corporations, disparition de la clientèle, tout contribua à réduire les orfèvres à l'inactivité ; cependant, dès le Consulat, le retour progressif de l'ordre devait rapidement leur permettre de se remettre à l'ouvrage ; on comprend donc pourquoi presque tous les orfèvres du début du xixe siècle, y compris les plus grands, sont souvent des hommes formés au xviiie. Henry Auguste, fils de Robert Joseph, illustre parfaitement ces liens ; on lui doit le « grand vermeil », service de table commandé pour le sacre de l'empereur en 1804 (Fontainebleau). Autre fournisseur de la cour, Jean-Baptiste Claude Odiot avait accédé à la maîtrise dès 1785 ; il livra en 1811 la grande toilette de Marie-Louise, dont subsiste à Vienne le berceau du roi de Rome. Enfin, Martin Guillaume Biennais, qui fut sans aucun doute le plus grand orfèvre de l'Empire, travaillait non seulement pour les souverains français, mais aussi pour les cours étrangères ; sa production, très abondante, se signale toujours par sa qualité et son élégance. En Angleterre, Paul Storr ou John Edwards, au Portugal, Pires de Gama et Teixero Pinto montrent par leurs œuvres que le style Empire s'était imposé dans toute l'Europe.
Sous la Restauration, le néo-classicisme se prolongea quelques années ; les œuvres de Jean-Charles Cahier ou de Jacques-Henri Fauconnier en sont de bons exemples. Toutefois apparurent bientôt les symptômes d'un profond renouvellement : la redécouverte des styles du passé, et plus précisément celui de la Renaissance ; François Durand, Benoît Marrel et surtout Froment-Meurice illustrent particulièrement cette tendance ; ce dernier surtout, souvent comparé à Cellini, et très admiré par ses contemporains, n'hésita pas à conjuguer les sources les plus disparates ; ainsi, la toilette qu'il exécuta entre 1845 et 1851 pour la duchesse de Parme (musée d'Orsay, Paris), triomphe de l'éclectisme, reflète-t-elle à la fois le Moyen Âge, la Renaissance et le style Louis-XIV. En même temps, certaines techniques oubliées sont remises à l'honneur, telle celle des émaux, auxquels se joignent volontiers des éléments de pierre dure.
Au même moment, Charles Odiot, champion de l'influence anglaise, jouit aussi d'une grande renommée. Dès 1827, il s'illustra dans l'imitation du style anglais du xviiie siècle ; il en découla une inspiration : le néo-rocaille. Le second Empire assista à l'épanouissement de ces diverses tendances. Charles Christofle sut de son côté tirer habilement parti de nouveaux matériaux dont le caractère économique « démocratisa » l'orfèvrerie ; à partir de 1844, en collaboration avec le baron de Ruolz, il fut un des premiers à utiliser les procédés galvanoplastiques d'argenture ; désormais, l'orfèvrerie était à la portée de la petite bourgeoisie.
D'autres orfèvres cependant restaient fidèles à une conception plus traditionnelle, tels les frères Fannière, auteurs de la Nef offerte en 1869 à Ferdinand de Lesseps par Eugénie, perpétuant par sa forme la tradition médiévale et s'inspirant par ailleurs du répertoire rocaille (musée des Arts décoratifs, Paris).
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Gérard MABILLE : conservateur en chef au département des Objets d'art du musée du Louvre
Classification
Médias
Autres références
-
AFGHANISTAN
- Écrit par Daniel BALLAND , Gilles DORRONSORO , Encyclopædia Universalis , Mir Mohammad Sediq FARHANG , Pierre GENTELLE , Sayed Qassem RESHTIA , Olivier ROY et Francine TISSOT
- 37 316 mots
- 19 médias
Des orfèvres travaillaient dans les ateliers de la ville ; on a retrouvé leurs modèles : des emblema de plâtre reproduisant par moulage des motifs connus de la toreutique hellénistique, semblables à ceux qui ont été découverts à Begram ; on a retrouvé aussi une de leurs œuvres : une assiette d'argent... -
AFRIQUE NOIRE (Arts) - Un foisonnement artistique
- Écrit par Louis PERROIS
- 6 862 mots
- 6 médias
Les métaux furent également très employés surtout dans les chefferies centralisées et les royaumes féodaux : l'or, dans les pays baoulé et ashanti, pour la confection des parures (pendentifs, bracelets, colliers en or massif coulé par le procédé de la fonte à la cire perdue) et de certains... -
AIX-LA-CHAPELLE, histoire de l'art et archéologie
- Écrit par Noureddine MEZOUGHI
- 1 001 mots
- 2 médias
Aix connut son apogée quand Charlemagne s'y installa définitivement, en 794. Il entreprit alors la construction d'un vaste palais sur un plan régulier imité de l'Antiquité romaine. L'ensemble a malheureusement disparu, à l'exception de la célèbre chapelle...
-
ANGLO-SAXON ART
- Écrit par Patrick PÉRIN
- 5 131 mots
- 4 médias
L'art anglo-saxon primitif est aussi représenté par l'orfèvrerie cloisonnée, qui atteignit en Angleterre une rare perfection. Importé des régions danubiennes, où il s'était épanoui au cours de la première moitié du ve siècle, le « style coloré » fut extrêmement populaire dans les royaumes... - Afficher les 85 références