ORGE

Originaire d'Asie, l'orge est une céréale dont l'aire de culture est particulièrement étendue en latitude – elle a été cultivée jusqu'à 70⁰ N. en Europe – comme en altitude – jusqu'à 4 000 mètres dans l'Himalaya. Ses deux principaux débouchés sont l'alimentation animale et la fabrication de la bière. En raison de la concurrence des autres plantes fourragères, la production mondiale d'orge apparaît aujourd'hui en léger repli : elle est passée de 165 millions de tonnes au début des années 1970 à 131 millions de tonnes en 2013.

L’orge, une céréale plus rustique, mais moins performante que le blé

L'orge (Hordeum vulgare) est une plante qui appartient à la famille des Poacées (Poaceae), anciennement Graminées. D'une hauteur moyenne d'un mètre, elle est très voisine du blé, mais s'en différencie morphologiquement par ses épis allongés et toujours barbus.

On distingue principalement deux types d'orge :

– Les orges à six rangs (Hordeum hexastichum), dont l'épi est constitué de six rangs de grains autour du rachis, sont essentiellement des variétés d'hiver, donc semées en automne. Encore appelées escourgeons, elles présentent les rendements les plus élevés de toutes les orges et sont principalement destinées à l'alimentation animale.

– Les orges à deux rangs (Hordeum distichum), ou paumelles, sont plutôt semées au printemps et utilisées en brasserie.

Jadis les orges cultivées étaient essentiellement des orges de printemps qui venaient, dans le cadre de l'assolement triennal, après la culture du blé (céréale d'hiver). Après la Seconde Guerre mondiale, la motomécanisation de l’agriculture, avec l’emploi de tracteurs permettant de travailler plus rapidement, a favorisé le remplacement des orges de printemps par les orges d'hiver.

Les températures exigées par cette céréale pour accomplir l'ensemble de son cycle végétatif sont légèrement inférieures à celles du blé. Il s'agit, par ailleurs, et c’est une donnée essentielle, d'une plante de jours longs. Ces deux raisons permettent d'expliquer les bons rendements obtenus aux latitudes élevées comme, par exemple, au Canada ou en Scandinavie.

Les orges sont moins sensibles que le blé à un déficit en eau en fin de cycle végétatif, d'où leur localisation privilégiée, en France, tout au long de la diagonale de terres légères, souvent caillouteuses et peu épaisses, qui s’étendent des Charentes aux plateaux lorrains en passant par la Champagne berrichonne et les plateaux bourguignons.

Les orges fourragères présentent plusieurs handicaps par rapport aux blés et aux maïs : rendements moins élevés, grains « vêtus », d'où une valeur énergétique ne représentant que 80 à 85 p. 100 de celle du blé ou du maïs.