ORGUE, en bref
L'orgue est un instrument à vent à clavier qui permet de produire une grande variété de sons grâce à ses tuyaux, dont l'alimentation en air est déclenchée au moyen de registres.
Cet instrument est un des plus complexes qui soient : une soufflerie – actionnée, dans les orgues modernes, par un ventilateur électrique – fournit ce que l'on appelle le vent, que des conduits – les sommiers – transmettent aux tuyaux. En tirant un registre – sorte de petite réglette mobile –, l'organiste met un tuyau en communication avec le souffle d'air transmis par ces sommiers. La console est constituée de un à cinq claviers manuels qui comprennent chacun de cinquante-six à soixante et une touches.
En métal ou en bois, les tuyaux sont en nombre variable en fonction du type d'orgue. Leur longueur est comprise entre un centimètre et dix mètres. La hauteur du son dépend de la longueur du tube : plus celui-ci est court, plus le son est aigu. Il suffit donc de modifier cette longueur pour obtenir des sons de différentes hauteurs, ce qui peut être obtenu de plusieurs manières : en recourant à des tubes de tailles différentes, grâce à des trous disposés le long d'un tuyau ou encore à l'aide de coulisses ou de pistons qui permettent de raccourcir ou d'agrandir la longueur d'un tuyau.
Histoire
La tradition attribue l'invention de l'orgue à un ingénieur grec, Ctésibios, actif à Alexandrie en 270 avant J.-C. Cet instrument, qui porte alors le nom d'hydraule – sa soufflerie était hydraulique –, va se répandre dans le monde romain puis dans toute l'Europe occidentale. Vers le ixe siècle, l'orgue, qui est encore de dimensions modestes, entre dans les églises pour accompagner la liturgie. Au xve siècle, il peut avoir jusqu'à trois claviers, un pédalier – qui fait office de clavier joué avec les pieds, et relié aux tuyaux les plus graves – et se trouve parfois doté de plus de deux mille tuyaux. Aux xviie et xviiie siècles, les grands facteurs français des dynasties des Thierry et des Clicquot mettent au point l'orgue classique, dont les types accomplis sont l'orgue Thierry de Saint-Séverin, à Paris, achevé en 1675, et l'orgue Clicquot de la cathédrale de Poitiers, achevé en 1790. Au xixe siècle, Aristide Cavaillé-Coll construit un nouveau type d'instrument, l'orgue romantique, qui présente de nombreux perfectionnements au niveau des registres, une augmentation des combinaisons de jeux et l'introduction de sonorités nouvelles. Le xxe siècle n'a produit aucun instrument vraiment original, si l'on excepte les orgues électroniques, de faible encombrement, facilement transportables et qui disposent d'une grande variété de timbres.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Juliette GARRIGUES : musicologue, analyste, cheffe de chœur diplômée du Conservatoire national supérieur de musique de Paris, chargée de cours à Columbia University, New York (États-Unis)
Classification
Médias