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ORGUE

Structure sonore

Grandes orgues : exemple sonore (1) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Grandes orgues : exemple sonore (1)

L'orgue est un instrument à sons fixes ; comme tel, il est déjà lui-même une composition à interpréter, c'est-à-dire un lieu de possibles sonores, divisés en éléments ordonnés selon des lois physiques et esthétiques.

Les tuyaux et la distribution des jeux

Eu égard à leur forme extérieure et à leur principe de fonctionnement, il y a deux catégories de tuyaux d'orgue : les tuyaux à bouche et les tuyaux à anche. Dans les premiers, le son est produit comme il l'est dans une flûte à bec. Le tuyau se compose d'un pied par où pénètre l'air qui va frapper contre le biseau ; par la lumière (interstice entre le biseau et la lèvre inférieure), ce pied conduit l'air contre la lèvre supérieure, mettant alors en vibration l'air contenu à l'intérieur du corps du tuyau. La hauteur du son résulte de la longueur de la colonne d'air en vibration à l'intérieur du corps de résonance. Si le tuyau est bouché (les facteurs l'appellent un bourdon), le son émis correspond à celui d'un tuyau ouvert deux fois plus long. Ainsi un bourdon d'une longueur de quatre pieds (on écrit : 4′) émet un son d'une hauteur correspondant à celle d'un 8′ ouvert ; on dit que ce bourdon sonne en 8′. Enfin, les qualités harmoniques du son ne sont pas les mêmes, dans l'un et l'autre cas.

Dans les jeux d'anche, une fine lamelle de laiton (languette) bat contre l'anche (canal de cuivre en forme de gouttière s'enfonçant dans le noyau de plomb qui le réunit au corps de résonance conique ou cylindrique) ; une tige de fer (rasette) permet de raccourcir ou d'augmenter la longueur de la lamelle vibrante et de déterminer ainsi avec précision la hauteur du son.

Les tuyaux à bouche sont en métal (les alliages d'étain et de plomb – étoffe – sont les meilleurs, parce que plus faciles à travailler, et aux qualités sonores éprouvées ; on rencontre des tuyaux en zinc, en cuivre, en fer blanc, en aluminium...) ou en bois (les tuyaux sont de section carrée et conviennent surtout aux bourdons et aux flûtes). Les tuyaux d'anche sont tous en métal, mis à part les résonateurs de bois de certains jeux (graves de bombarde par exemple). Contrairement à l'opinion de quelques physiciens, la nature et la qualité du métal d'un jeu d'orgue influent sur sa sonorité. Les pleins-jeux construits en fort pourcentage d'étain sonnent plus clairement et ont un timbre plus brillant que les mêmes fabriqués en spotted (alliage à 50 p. 100 d'étain et de plomb).

Les jeux se distribuent sur un ou plusieurs claviers. Quand l'orgue est monoclaviculé (un positif d'appartement par exemple), on sépare souvent les basses des aigus (coupure pratiquée en général entre si 2 et ut 3 ou entre ut 3 et ut dièse 3), ce qui offre des possibilités instrumentales accrues ; par exemple, une voix qui chante dans les dessus peut être accompagnée dans le grave par un timbre différent.

À deux claviers, on rencontre habituellement soit grand-orgue et positif (orgue classique), soit grand-orgue et récit (orgue romantique). Le grand-orgue, ou clavier principal, groupe habituellement les jeux les plus nombreux, les mixtures (cf. La synthèse des principaux : le grand plein-jeu) les plus fournies et les plus graves, les anches les plus puissantes. Le positif contient des jeux de même nature que ceux du grand-orgue, mais plus fins, plus légers. Il est le clavier par excellence de la plus haute vélocité. Au Moyen Âge, dès le xe siècle environ, le positif était un petit orgue transportable, quoique de dimensions plus importantes que le portatif. On le posait sur table ou bien il se présentait sur pieds. Par la suite, il fut annexé au grand-orgue de tribune. Habituellement, dans l'orgue classique, il est situé dans le dos de l'organiste (positif dorsal), tandis que[...]

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Écrit par

  • : psychanalyste, membre de la Société de psychanalyse freudienne, musicologue, président de l'Association française de défense de l'orgue ancien

Classification

Médias

Grandes orgues - crédits : Encyclopædia Universalis France

Grandes orgues

Grandes orgues : exemple sonore (1) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Grandes orgues : exemple sonore (1)

Progression des tuyaux - crédits : Encyclopædia Universalis France

Progression des tuyaux

Autres références

  • ORGUE, en bref

    • Écrit par
    • 1 012 mots
    • 11 médias

    L'orgue est un instrument à vent à clavier qui permet de produire une grande variété de sons grâce à ses tuyaux, dont l'alimentation en air est déclenchée au moyen de registres.

    Cet instrument est un des plus complexes qui soient : une soufflerie – actionnée, dans les orgues modernes,...

  • ALAIN JEHAN (1911-1940)

    • Écrit par
    • 434 mots

    Fils de l'organiste Albert Alain, Jehan Alain apprend la musique, comme le feront ses frère et sœur plus jeunes (Olivier, compositeur, et Marie-Claire, organiste), sous le regard de son père, à la tribune de l'orgue de l'église de Saint-Germain-en-Laye. C'est dans cette ville...

  • ALAIN MARIE-CLAIRE (1926-2013)

    • Écrit par
    • 978 mots
    • 1 média

    La haute stature de Marie-Claire Alain domine de très loin le paysage de l'orgue français de la seconde moitié du xxe siècle. Le rayonnement de l'enseignante et le renom de l'interprète ont largement débordé nos frontières pour s'étendre dans le monde entier.

    Marie-Claire...

  • ALBRECHTSBERGER JOHANN GEORG (1736-1809)

    • Écrit par
    • 465 mots

    Compositeur, organiste et théoricien de la musique autrichien, Albrechtsberger fut l'un des contrapuntistes les plus érudits et les plus brillants de son époque. Il fut aussi un des pédagogues les plus recherchés de son temps, et sa notoriété attira à Vienne de nombreux élèves, parmi lesquels ...

  • BACH WILHELM FRIEDEMANN (1710-1784)

    • Écrit par
    • 980 mots

    Deuxième enfant et l'aîné des quatre fils musiciens de Jean-Sébastien Bach, Wilhelm Friedemann naît à Weimar et commence par suivre une voie toute normale : éducation musicale auprès de son père qui le considère comme son enfant le plus doué et écrit pour lui le fameux Klavierbüchlein...

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