ORIGINE DE LA VIE : L'HYPOTHÈSE OPARINE-HALDANE
Haldane : une représentation voisine de l’origine des molécules biologiques
Cinq ans plus tard, sans connaître le travail du Soviétique, le biochimiste britannique John Burdon Sanderson Haldane (1892-1964) publie dans The RationalistAnnual, un article de neuf pages intitulé « The origin of life ». Ces deux textes proposent chacun des scénarios développés retraçant le processus d’évolution de la matière sur la Terre. Bien qu’élaborées indépendamment, les deux publications présentent des similitudes qui ont d’ailleurs souvent conduit à les mentionner rétrospectivement comme une seule et même « hypothèse d’Oparine et Haldane », expression malheureuse car, en les unissant, elle incite à négliger des différences qui les caractérisent également.
L’un des points remarquables, qui constitue d’ailleurs l’essentiel des similitudes, est que chacun des deux scientifiques prend soin d’intégrer l’épisode de l’origine de la vie dans une histoire de la formation de la Terre elle-même et fournit une description des conditions régnant sur la Terre primitive lors de l’émergence de la vie. Ils proposent notamment une atmosphère primitive contenant du carbone, essentiellement sous forme d’hydrocarbures pour Oparine, sous forme de dioxyde de carbone pour Haldane. Leurs propos sont également éminemment pluridisciplinaires, intégrant de la planétologie, de la géologie, de la chimie et de la biologie, disciplines dans lesquelles ils puisent les données utiles à leurs scénarios. Ainsi, selon les deux auteurs – qui donnent peu de détails sur les réactions chimiques envisageables, les deux publications s’adressant à des non-spécialistes –, des synthèses de molécules organiques ont pu se dérouler dans l’atmosphère et se poursuivre ensuite en solution dans l’océan primitif, qu’Haldane compare à un vaste laboratoire chimique.
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Écrit par
- Stéphane TIRARD : professeur d'épistémologie et d'histoire des sciences, Centre François Viète, Nantes université
Classification
Médias