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ORIGINE DE LA VIE

Une vie primitive autocatalytique

La fonction vitale de la cellule est, très schématiquement, de transférer une information chimique en faisant quelques erreurs accidentelles qui permettent au système d'évoluer. Dans la cellule, le stockage de l'information et le dispositif qui permet son transfert sont assurés par des molécules différentes. Confier les deux fonctions à une même molécule présenterait l'avantage d'une plus grande simplicité. L'ARN présente cette qualité, mais sa formation spontanée et son accumulation dans les conditions de la Terre primitive semblent être extrêmement difficiles. On se tourne, dès lors, vers des molécules plus simples qui auraient précédé l'ARN.

L'ARN transfère l'information de sa séquence par un mécanisme qui s'apparente à l'autocatalyse chimique, processus au cours duquel une molécule catalyse sa propre formation (faire plus « de soi-même par soi-même »). Julius Rebek ne garde de l'ARN que l'appariement des bases pour assurer le transfert par autocatalyse d'une information de type A-B. Günter von Kiedrowski abandonne même l'appariement des bases et décrit des systèmes autocatalytiques divergents pour lesquels le complexe binaire [A-B, A-B] nouvellement formé est moins stable que le complexe ternaire [A-B/A, B] de départ et peut donc être dissocié pour continuer la réaction. L'autocatalyse est particulièrement séduisante, car elle devrait permettre d'amplifier un excès énantiomérique, éventuellement d'origine extraterrestre, jusqu'à l'homochiralité. Vie et chiralité ont vraisemblablement été étroitement associées dès l'origine. Résoudre les deux énigmes simultanément serait particulièrement élégant.

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