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ORIGINE ET ÉVOLUTION DES OISEAUX

La grande radiation évolutive des oiseaux modernes

Oiseau moderne de l’Éocène - crédits : Eric Buffetaut

Oiseau moderne de l’Éocène

Avec le début de l’ère cénozoïque, l’évolution des oiseaux reprend son cours à partir des formes qui ont survécu à la grande extinction de la limite Crétacé-Paléogène. Le tout début de cette histoire nous est mal connu faute de sites livrant en abondance des restes d’oiseaux datant du début du Paléocène (base du Paléogène). Il est néanmoins possible d’affirmer qu’en moins de 10 millions d’années (Ma) une diversité notable se rétablit, comme l’indiquent les quelques avifaunes datant de 60 à 56 Ma et marquant la fin du Paléocène, comme celle des environs de Reims, qui comporte des oiseaux volants, tels que des hiboux, ainsi que des oiseaux géants terrestres. Pour des périodes plus récentes, postérieures à 56 Ma, les données paléontologiques sont souvent d’excellente qualité, avec des sites ayant livré de très nombreux spécimens, comme les dépôts de fissures karstiques du Quercy (Éocène et Oligocène) en France, les gisements lacustres éocènes à préservation exceptionnelle de Messel en Allemagne et de Green River aux États-Unis, ou encore les couches d’eau douce de la Limagne, en Auvergne (Miocène inférieur). Il est donc possible de reconstituer avec une certaine précision les étapes de l’évolution du monde avien moderne, pour en arriver à la situation actuelle, avec plus de 10 000 espèces d’oiseaux recensées (ce qui en fait un des groupes de vertébrés les plus diversifiés, plus que les mammifères par exemple).

Une dichotomie importante est constatable très tôt dans l’histoire des néornithes, très probablement juste avant l’extinction de la fin du Crétacé, même si les données paléontologiques restent insuffisantes à cet égard pour l’affirmer. Elle sépare les paléognathes des néognathes. Ces deux grands groupes se distinguent notamment par des différences dans la structure des os du palais. Les néognathes, depuis au moins le début du Cénozoïque, sont beaucoup plus nombreux et divers que les paléognathes. Ces derniers ne sont représentés que par les ratites, oiseaux souvent de grande taille ayant perdu l’aptitude au vol (l’autruche, le nandou, le casoar, l’émeu et le kiwi étant les formes actuelles, mais on en connaît de nombreuses autres à l’état fossile), et les tinamous, oiseaux sud-américains ressemblant superficiellement à des perdrix, capables de voler, mais maladroitement. Les néognathes constituent l’ensemble des autres oiseaux modernes, dans leur immense diversité, le groupe le plus vaste parmi eux étant celui des passereaux, qui représente plus de la moitié des espèces actuelles, et dont la diversification se manifeste dans le registre fossile à partir de l’Oligocène, c’est-à-dire depuis environ 34 Ma. Il n’est pas possible d’examiner en détail ici le déroulement de l’évolution des très nombreux groupes au sein des néornithes, et seuls quelques aspects seront abordés.

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<em>Archaeopteryx</em>, spécimen conservé au Musée d’histoire naturelle de Berlin - crédits : AKG-images

Archaeopteryx, spécimen conservé au Musée d’histoire naturelle de Berlin

Dinosaure à plumes : <em>Microraptor gui</em> - crédits : Xing Xu, avec l'aimable autorisation de Nature, 23 janvier 2003, vol. 421, p. 336, Macmillan Publishers Ltd.

Dinosaure à plumes : Microraptor gui

Réduction du plumage des pattes au cours de l’évolution des oiseaux - crédits : Encyclopædia Universalis France

Réduction du plumage des pattes au cours de l’évolution des oiseaux