ORLANDO, Virginia Woolf Fiche de lecture
Une histoire de genre
Orlando entre aussi en résonance avec les idées développées dans Un lieu à soi, essai paru en 1929 et qui réunit les textes de deux conférences données par Virginia Woolf, juste après la publication d’Orlando, dans des universités féminines à Cambridge. Cet essai qui traite des femmes et de la fiction reste l’un des plus explicitement féministes de l’écrivaine. Orlando formule, avant Un lieu à soi, l’idée de l’instabilité de l’identité, chaque être étant caractérisé par une « vacillation » entre le masculin et le féminin. La tentation de l’androgynie, conçue comme résolution des tensions entre les deux sexes, s’impose dans Orlando de manière naturelle aux personnages principaux. Tous ces éléments font du livre un texte transgressif et baroque dans lequel Virginia Woolf se joue avec facétie des conventions littéraires et sociétales, et brouille à l’envi les codes de l’écriture et de l’identité. Ce texte avant-gardiste pour son époque parle, de fait, merveilleusement à la nôtre.
Le roman a fait l'objet d'une adaptation cinématographique en 1992, réalisée par Sally Potter, avec la comédienne britannique Tilda Swinton dans le rôle d’Orlando. Il a également connu de nombreuses adaptations au théâtre, dont celle de Robert Wilson au théâtre de Vidy-Lausanne, le 9 mai 1993, avec Isabelle Huppert, seule en scène, et, en 2019, celle de Katie Mitchell pour les comédiens de la Schaubühne de Berlin.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Floriane REVIRON-PIÉGAY : professeure agrégée, docteure en littérature anglophone, maître de conférences, université Jean Monnet, Saint-Étienne
Classification
Autres références
-
WOOLF VIRGINIA (1882-1941)
- Écrit par Christine REYNIER
- 4 211 mots
- 4 médias
...tantôt difficiles tantôt lumineux, entre Mrs. Ramsay, son mari, ses enfants et les amis de la famille, en particulier l’artiste peintre Lily Briscoe. Avec Orlando (1928), le ton change, se fait plus enjoué ; de l’élégie, Woolf passe à une fresque historique pleine d’humour qui sert de toile de fond aux changements...