OS
Le métabolisme phosphocalcique
Leurs fonctions extra-osseuses se déroulent distinctement pour le calcium et le phosphore, qui se juxtaposent seulement au niveau du cristal osseux ; en dehors de cette structure parfaitement définie, le calcium et le phosphore suivent des voies métaboliques très différentes qu'il faut étudier séparément, avant d'envisager leur participation à la constitution du cristal, élément mécanique essentiel du squelette, mais aussi réserve calcique.
Métabolisme du calcium
État et répartition dans l'organisme
Dans le squelette de l'homme adulte, on trouve 99 p. 100 du calcium de l'organisme, soit de 1 000 à 1 300 g. Chez le nouveau-né, 30 g de calcium sont contenus dans les os. Au cours de la croissance, le squelette emmagasine plus d'un kilogramme de calcium, constituant ainsi une réserve dans laquelle les systèmes régulateurs vont puiser grâce aux mécanismes que l'on verra plus loin. Dans l'os, le calcium apparaît sous forme d'un cristal complexe, très proche de l'hydroxyapatite, dont la composition varie au cours de la vie.
Dans les tissus mous, on trouve chez l'adulte environ 10 g de calcium, dont une grande partie est intracellulaire et une fraction contenue dans les calcifications viscérales qui augmentent avec l'âge.
Dans les liquides extracellulaires, on dose un gramme de calcium, dont 700 mg sont répartis dans le liquide interstitiel. Ce secteur, pauvre en albumine, contient surtout du calcium ionisé.
Dans le plasma, le taux du calcium total est remarquablement fixe : de 95 à 105 mg par litre, dosé par les méthodes complexométriques classiques, de 86 à 96 mg par la méthode moderne d'absorption atomique. Le taux de la calcémie est réglé par un mécanisme de rétroaction tel que sa diminution entraîne une sécrétion accrue de parathormone et que l'hypercalcémie supprime cette sécrétion et suscite la production de calcitonine. Cette régulation est habituellement si précise que le taux de la calcémie est une des constantes les plus fixes de l'organisme. Pourtant, le calcium plasmatique ne constitue pas un secteur homogène. En effet, 40 p. 100 sont liés aux protéines (surtout les albumines) sous forme de protéinate de calcium ; cette fraction constitue la partie non ultrafiltrable du calcium plasmatique ; le reste se répartit en une fraction ionisée (55 p. 100) et une fraction ultrafiltrable, mais dissimulée aux échanges métaboliques grâce à une chélation par les acides citrique et lactique (5 p. 100).
Pertes de calcium par l'organisme
C'est à partir du calcium plasmatique que se font les pertes de calcium ; les urines, les fèces, la sueur éliminent chaque jour une quantité de calcium que l'alimentation doit compenser.
Le glomérule rénal laisse passer le calcium ultrafiltrable du plasma qui n'est pas réabsorbé entièrement par le système tubulaire, et l'urine définitive en contient, par 24 heures, de 100 à 300 mg. La calciurie dépend peu du régime alimentaire ; lorsque celui-ci est très riche en calcium, l' intestin n'absorbe pas de calcium en excès ; un régime sans calcium abaisse peu la calciurie ; par contre, lorsque l' absorption intestinale est majorée par la vitamine D, la calciurie augmente si le squelette n'a pas besoin de ce calcium excédentaire.
Certaines affections rénales peuvent se traduire par une hypercalciurie (acidose tubulaire, « hypercalcémie idiopathique »), d'autres par une hypocalciurie (insuffisance rénale globale).
L'ostéolyse libère le calcium osseux et augmente la calciurie (hyperparathyroïdisme).
L'intestin constitue une voie de déperdition calcique obligatoire, car les sécrétions digestives (pancréatique, biliaire, gastrique et iléale) contiennent du calcium « endogène », qui se mélange au calcium alimentaire et n'est réabsorbé qu'en[...]
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Écrit par
- Jean-Paul CAMUS : professeur de rhumatologie à l'université de Paris-VI-Pierre-et Marie-Curie
- Armand de RICQLÈS : professeur au Collège de France, chaire de biologie historique et évolutionnisme
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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