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STRAUS OSCAR (1870-1954)

Compositeur d'opérettes et chef d'orchestre autrichien souvent apparenté, à tort, à l'auteur du Beau Danube bleu : pour mieux se différencier, il a lui-même modifié l'orthographe de son nom, qui comportait deux « s » à l'origine. Né à Vienne le 6 mars 1870, dans une famille de banquiers, il étudie en privé avec Adolf Prosniz et Hermann Grädener, puis travaille avec Max Bruch à Berlin. Il commence une carrière de chef d'orchestre qui le mène dans divers opéras allemands et autrichiens entre 1893 et 1900 (Brünn — aujourd'hui Brno —, Presbourg (Bratislava), Mayence, Teplitz — aujourd'hui Teplice —, Hambourg). En 1901, Ernst von Wolzogen l'engage comme pianiste et compositeur dans son cabaret artistique berlinois, l'Überbrettl. Après un premier opéra créé à Berlin en 1894, Die Waise von Cordova, il fait représenter à Vienne plusieurs opérettes qui trahissent l'influence d'Offenbach, notamment Die lustigen Nibelungen, une parodie de la tétralogie wagnérienne (1904), et Hugdietrichs Brautfahrt (1906) ; il obtient son premier succès durable en 1907 avec Ein Waltzertraum (« Rêve de valse »), qui se situe davantage dans la lignée de Johann Strauss et de Franz Lehár. Der tapfere Soldat (1908), d'après Le Héros et le Soldat de George Bernard Shaw, fait une brillante carrière dans les pays anglo-saxons sous le titre The Chocolate Soldier (New York, 1909). En 1920, il donne à Berlin Der letzte Walzer (« La Dernière Valse »). Il se fixe à Vienne en 1927. En 1935, il fait créer à Zurich Drei Waltzer (« Trois Valses »), compilation d'œuvres de Johann Strauss père et fils à laquelle il a ajouté un troisième acte de sa composition et qui triomphe aux Bouffes-Parisiens, à Paris, à partir de 1937, avec Yvonne Printemps dans le rôle principal. Chassé par l'Anschluss, il quitte Vienne pour Paris en 1938, où il acquiert la nationalité française un an plus tard. En 1940, il émigre aux États-Unis et partage sa vie entre New York et les studios de Hollywood, avec lesquels il collaborait déjà depuis 1932 ; sa meilleure contribution au septième art reste la partition qu'il a écrite pour le film de Max Ophuls, La Ronde (1950), avec la fameuse Ronde de l'amour.

De retour en Europe en 1948, il compose l'opéretteDie Musik kommt, qui reprend plusieurs chansons écrites à l'époque de l'Überbrettl (Zurich, 1948), et qui est révisée sous le titre Ihr erster Waltzer (Munich, 1952), ainsi qu'un ultime opéra, Božena (Munich, 1952). Il se fixe à Bad Ischl, où il meurt le 11 janvier 1954.

On lui doit également deux ballets, Colombine (1904) et Die Prinzess von Tragant (1912), une sérénade pour orchestre à cordes, une sonate pour violon et piano et plusieurs pièces pour piano, pages agréables qui cultivent la nostalgie d'une époque révolue.

— Alain PÂRIS

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Écrit par

  • : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France

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