OSLO (JEUX OLYMPIQUES D') [1952] Contexte, organisation, bilan
Du 19 au 21 juin 1947, les pays nordiques sont à l'honneur : le C.I.O. tient sa quarantième session à Stockholm (Suède) et deux villes d'Europe du Nord, Oslo et Helsinki, sont désignées pour organiser les Jeux de 1952. Pour ce qui est des Jeux d'hiver, Oslo est élue avec dix-huit voix, contre neuf pour Cortina d'Ampezzo (Italie) et une pour Lake Placid (États-Unis). Il s'agit d'une sorte de retour aux sources, puisque la Norvège, patrie de Sondre Norheim, est considérée comme le berceau du ski, alors que les sports d'hiver, et notamment le ski nordique, connaissent depuis longtemps un indéniable engouement populaire dans ce pays. Ce retour aux sources concerne les sports d'hiver, mais pas les jeux Olympiques d'hiver : la Norvège fut en effet un des pays les plus hostiles à la création des Jeux d'hiver, et elle continue de manifester un certain dédain vis-à-vis du C.I.O. pour ce qui est de l'aspect hivernal des Jeux et du cérémonial associé. Ainsi, le comité d'organisation, présidé par Olaf Ditlev-Simonsen Jr., décide que deux épreuves se dérouleront la veille de la cérémonie d'ouverture...
Pour ce qui est des infrastructures sportives, Oslo et ses environs sont bien pourvus. Le célèbre Bislett (vingt-neuf mille places) accueille les compétitions de patinage de vitesse ; la plupart des matchs de hockey sur glace et les épreuves de patinage artistique ont lieu au Jordal Amfi, une magnifique enceinte de dix mille places construite pour l'événement ; le célèbre tremplin d'Holmenkollen, édifié en 1892, est le splendide cadre des épreuves de saut à skis ; le site d'Holmenkollen accueille également les compétitions de ski de fond. En revanche, aucune pente à la déclivité suffisante ne permet de tracer des parcours de ski alpin tout près d'Oslo. Les descentes et les slaloms géants ont donc lieu à Norefjell, les slaloms à Rødkleiva. Il existe néanmoins un sport d'hiver pour lequel les Norvégiens ne sont pas des spécialistes : le bobsleigh. Aussi, pour construire la piste de bobsleigh de Frognerseteren, ils font appel aux compétences de deux experts suisses, Heinz Cattani et Emil Ingold.
Les Jeux d'Oslo connaissent un réel succès populaire : cinq cent quarante et un mille spectateurs (dont cent quatre mille pour la seule épreuve de saut spécial) assistent aux compétitions ; il laissent une recette de 3 610 757 couronnes. Autre réussite : les Jeux dégagent un bénéfice de 1 494 000 couronnes.
Vingt-deux épreuves sont au programme, lequel s'enrichit du slalom géant alpin, alors que les femmes sont pour la première fois conviées à participer à une course de ski de fond. Le skeleton disparaît, alors que le bandy (une forme de hockey sur glace en plein air joué avec une petite balle, populaire en Russie et dans les pays d'Europe du Nord) est sport de démonstration. Six cent quatre-vingt-quatorze sportifs et sportives, représentant trente pays (dont l'Allemagne et le Japon, de retour), prennent part aux compétitions. La grande vedette de ces Jeux est le patineur de vitesse norvégien Hjallis Andersen, qui remporte trois médailles d'or. Par ailleurs, l'Américain Dick Button, vainqueur de l'épreuve en 1948, est de nouveau champion olympique de patinage artistique en proposant le premier triple saut de l'histoire, sa compatriote Andrea Mead-Lawrence gagne deux épreuves en ski alpin et l'Italien Zeno Colo fait un beau vainqueur de la descente.
La Norvège se classe nettement en tête du bilan des nations, avec sept médailles d'or, trois médailles d'argent et six médailles de bronze, soit seize médailles au total. Les États-Unis (quatre médailles d'or, six médailles d'argent et une médaille de bronze, soit onze médailles au total) suivent ; ils précèdent la Finlande (trois médailles d'or, quatre médailles d'argent et deux médailles[...]
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
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