- 1. Le traité et l'Organisation
- 2. Problèmes du réarmement
- 3. L'Alliance à l'épreuve de la coexistence pacifique
- 4. Les rivalités franco-américaines
- 5. Détente et affrontements monétaires
- 6. Une nouvelle politique américaine
- 7. L'année de l'Europe
- 8. Coopération trilatérale et nouvelles incertitudes
- 9. Après la guerre froide
- 10. Bibliographie
OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique nord)
L'Organisation du traité de l’Atlantique nord (O.T.A.N.), en anglais (North Atlantic Treaty Organization (N.A.T.O.), est une alliance politique et militaire de pays d’Europe et d’Amérique du Nord. Le traité de l'Atlantique nord a été signé le 4 avril 1949 par les douze pays fondateurs. Née après l'échec des plans américains pour l'après-guerre, cette alliance a été l'instrument privilégié de la politique de rechange que les États-Unis ont dû improviser pour préserver ce qui pouvait l'être du système que l'O.N.U., le F.M.I., la B.I.R.D. et le G.A.T.T. incarnaient et qui, dans leur esprit, aurait dû être étendu au monde entier. L'échec de leur projet est d'abord résulté du refus de l' U.R.S.S. d'appliquer les règles qui l'inspiraient (élections libres, ouverture commerciale, protection de l'entreprise privée) dans un glacis de sécurité qu'elle s'était constitué en Europe de l'Est et de son recours quasi systématique au veto au Conseil de sécurité de l'O.N.U. Mais il a aussi découlé de l'estimation trop optimiste que les experts américains avaient donnée du niveau de désintégration des économies et des sociétés dans ce qui constituait le vieux noyau des démocraties industrialisées, l'Europe occidentale.
Si la diplomatie américaine s'était résignée à ce que Churchill, dès 1946, avait qualifié de « rideau de fer » jeté par l'Union soviétique sur ses satellites, elle ne pouvait risquer de voir les pays qui avaient jusqu'ici échappé au contrôle de l'U.R.S.S. passer sous celui-ci. Or, à l'hiver 1946-1947, non seulement les communistes semblaient devoir remporter la guerre civile grecque, non seulement la Turquie éprouvait les pires difficultés à soutenir l'état de mobilisation permanente que les revendications soviétiques sur les Détroits lui imposaient, mais la crise économique et son corollaire, la misère, menaçaient de plonger dans le désespoir des pays comme le Royaume-Uni et d'avoir, dans d'autres comme la France ou l'Italie où le Parti communiste jouissait d'une forte popularité, des conséquences d'une immense portée. Aussi, durant l'hiver et le printemps de 1947, les États-Unis adoptaient-ils la politique de l'« endiguement ». Le 12 mars, la « doctrine Truman » proclamait leur détermination à se substituer, dans le rôle de protecteur de la Grèce et de la Turquie, aux Britanniques qui ne pouvaient plus l'assumer. Le 5 juin, à Harvard, le secrétaire d'État George Marshall annonçait un plan destiné à apporter une aide substantielle aux « vieilles nations ». L'idée était de permettre aux économies ouest-européennes de se reconstituer en leur procurant les capitaux dont elles manquaient. Mais si une aide militaire était prévue pour la Grèce et la Turquie, il n'en était nullement question, dans l'esprit des dirigeants des États-Unis, pour les autres pays d'Europe occidentale. Pourtant, deux ans après, la signature du traité de l'Atlantique nord intervenue le 4 avril 1949, puis, en décembre 1950, la décision de créer une « armée atlantique intégrée » traduisaient le glissement de l'endiguement du domaine économique et financier vers le terrain stratégique.
Cette évolution provenait d'un enchaînement quasi inéluctable. Deux facteurs avaient en effet incité certains des pays ouest-européens à réclamer une aide et une garantie militaires des États-Unis. Tout d'abord, la brutalité des réactions de Staline au plan Marshall (qu'il semble avoir hésité à rejeter mais qu'il devait ensuite dénoncer comme une machine de guerre américaine contre son pays) sema l'inquiétude chez ses bénéficiaires. La formation du Kominform (5 oct. 1947) entraîna le passage brutal du Parti[...]
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Écrit par
- André FONTAINE
: ancien directeur du journal
Le Monde - Pierre MELANDRI : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle
- Guillaume PARMENTIER : directeur du Centre sur l'Amérique et les relations transatlantiques
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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