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KUUSINEN OTTO (1881-1964)

Dirigeant communiste finlandais qui, avec sa fille Hertta (1904-1974), illustre l'histoire du Parti communiste finlandais. Otto Kuusinen commence sa carrière politique en participant aux mouvements révolutionnaires et nationalistes de 1905. Leader du Parti social-démocrate finlandais, l'un des plus importants de la IIe Internationale, il est au lendemain de l'indépendance, en 1917, le principal dirigeant du gouvernement révolutionnaire à Helsinki. Après leur défaite par les blancs, les rouges sont dispersés, condamnés au silence ou à l'exil. Le noyau dirigeant social-démocrate se retrouve en U.R.S.S., où il fonde en 1918 le Parti communiste finlandais sous la direction de Kuusinen. Officiellement, celui-ci ne retournera plus jamais en Finlande, bien qu'il y ait séjourné clandestinement à plusieurs reprises, continuant à diriger le parti.

Installé à Moscou, il entre dans l'appareil du Komintern, dont il devient le secrétaire du comité exécutif, et dans celui du P.C.U.S. : en 1940, il est élu au présidium (bureau politique). Quand la première guerre finno-soviétique éclate, fin 1939, Otto Kuusinen forme un « gouvernement populaire de la République démocratique finlandaise » installé en Carélie, et qui signe un pacte d'amitié et d'assistance avec l'U.R.S.S. Mais, en janvier 1940, Staline revient sur sa position et reconnaît le gouvernement d'Helsinki. Après l'armistice mettant fin à la seconde guerre finno-soviétique (1944), Kuusinen est nommé président de la République carélo-finnoise, formée de territoires cédés par la Finlande à l'U.R.S.S. Il conserve jusqu'à sa mort son poste au présidium du P.C.U.S.

En 1922, Otto Kuusinen fait venir à Moscou sa fille Hertta. Après avoir travaillé dans la section agit-prop du Komintern, celle-ci retourne en 1934 en Finlande pour prendre en main la direction intérieure du parti. Mais elle est arrêtée presque aussitôt et condamnée pour activités communistes. Libérée en 1939, elle est de nouveau emprisonnée en 1941 et le restera jusqu'à la fin de la guerre en 1944.

Le Parti communiste finlandais étant alors devenu légal, Hertta Kuusinen peut se présenter aux élections pour le Riksdag (parlement) en 1945 ; elle sera constamment élue jusqu'en 1970. Comme son père, à qui l'opinion prête une très grande influence sur sa fille comme sur les destinées du parti communiste, bien qu'en réalité il n'ait pas sur ce dernier le même ascendant qu'avant la guerre, elle est bannie par la bourgeoisie et par la social-démocratie.

L'influence acquise par le parti va être gravement affectée en 1948 par la révélation d'un projet de coup d'État sur le modèle de celui de Prague, dénoncé à l'armée par le ministre de l'Intérieur, militant communiste et mari de Hertta. Malgré l'entrée de celle-ci au gouvernement, cet événement entraîne le rejet du Parti communiste hors de la coalition gouvernementale. Les communistes doivent quitter, cette même année 1948, le gouvernement et entament alors une traversée du désert qui durera jusqu'en 1966.

Hertta Kuusinen, qui s'est séparée de son mari, est élue en 1951 secrétaire général du parti. Mais celle que l'on a surnommée la Pasionaria finlandaise est de plus en plus contestée après 1956. Une tendance khrouchtchévienne et moderniste prend le pouvoir au sein du parti en 1965 et élimine l'ancienne direction stalinienne. Hertta est alors reléguée au poste de présidente honoraire, qu'elle conserve jusqu'à sa mort.

— Karl KOEHLER

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