OTTON Ier (1815-1867) roi de Grèce (1832-1862)
Fils cadet de Louis Ier de Bavière, de la famille de Wittelsbach, Otton Ier est élu roi de Grèce par les puissances signataires des protocoles de Londres de 1832 et il arrive à Nauplie en 1833 ; jusqu'à sa majorité, le pouvoir est exercé par une régence qui essaie, sans succès, d'organiser l'État en établissant le droit byzantin comme base de la législation, en abolissant les libertés communales et en déclarant l'Église grecque indépendante du patriarcat de Constantinople. La politique économique de la régence reprend le système fiscal de l'époque ottomane et une grande partie des impôts est perçue en nature par des collecteurs. De 1835 à 1843, Otton gouverne le pays en tant que monarque absolu ; son président du Conseil est le comte J. L. von Armansperg qui, devenu l'instrument de la politique anglaise à Athènes, est remplacé en 1837 par Ignace Rudhart ; ce dernier, qui favorise la politique russe et autrichienne, est démis de ses fonctions quelques mois plus tard ; son poste est occupé par des Grecs, A. Mavrocordato et D. Christidis. Le 12 octobre 1843, une révolution oblige le roi à accepter une constitution promulguée le 30 mars 1844 ; la Constitution déclare tous les citoyens égaux devant la loi, elle garantit la liberté de la presse et d'association, mais elle confie le pouvoir législatif au roi, à une Chambre et à un Sénat et elle accorde le pouvoir exécutif au roi qui nomme les ministres sans consultation précédente de la Chambre. Avec l'établissement de la monarchie constitutionnelle, le pays entre dans la vie parlementaire où s'affirment trois partis politiques qui reflètent la politique de l'Angleterre (A. Mavrocordato), de la France (Jean Colettis, au pouvoir de 1844 à 1847) et de la Russie (A. Métaxas). En 1840, Otton conclut un traité avec la Turquie, mais les rapports entre les deux pays se tendent à cause de la révolution crétoise (1841) et de l'arrivée au pouvoir de Colettis ; en 1848 éclatent des révoltes de caractère national et se manifeste aussi un mouvement idéologique influencé par les événements de l'Europe ; pendant la guerre de Crimée, Otton se tourne vers la Russie ; il aide les mouvements révolutionnaires en Épire, en Thessalie et en Macédoine et il veut déclarer la guerre à la Turquie avec laquelle il a rompu les relations diplomatiques ; pour obtenir la neutralité de la Grèce, les Anglais et les Français occupent Le Pirée (1854-1857) et, le 27 mai 1855, Otton signe avec la Turquie un traité de commerce et de navigation. La propagation des idées libérales, l'avènement d'une nouvelle génération ainsi qu'une série de révoltes et de complots sonnent la fin de la monarchie constitutionnelle d'Otton, en 1862, tandis qu'il fait une tournée à travers la Grèce, une série de garnisons se révoltent ; déposé, le roi quitte la Grèce et retourne en Bavière.
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Écrit par
- Spyros ASDRACHAS : chargé de conférences à l'École pratique des hautes études
Classification
Média
Autres références
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GRÈCE - De la Grèce byzantine à la Grèce contemporaine
- Écrit par Jean CATSIAPIS , Encyclopædia Universalis , Dimitri KITSIKIS et Nicolas SVORONOS
- 21 411 mots
- 11 médias
...défaite du mouvement libéral. Les puissances protectrices imposèrent en effet à ce nouvel État la monarchie absolue (1832) avec un monarque de leur choix, Otton Ier, prince bavarois, la première tentative sérieuse d'organisation de l'État grec sous une République présidentielle ayant échoué. Jean Capodistria,...