OUGANDA
Nom officiel | République de l'Ouganda (UG) |
Chef de l'État et du gouvernement | Yoweri Katuga Museveni (depuis le 26 janvier 1986, élu le 9 mai 1996). Premier ministre : Robinah Nabbanja (depuis le 21 juin 2021) |
Capitale | Kampala |
Langues officielles | Anglais, swahili |
Unité monétaire | Shilling ougandais (UGX) |
Population (estim.) |
47 066 000 (2024) |
Superficie |
241 553 km²
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Histoire
Des origines à 1880
L' archéologie et la linguistique permettent de distinguer la naissance d'États ou de chefferies, sans doute assez petits, à partir de 900 au bord du lac Victoria puis dans la vallée de la Katonga.
Au début du xvie siècle, les Nilotiques luo quittèrent le sud-est du Soudan actuel et, par vagues successives, pénétrèrent, assez pacifiquement semble-t-il, dans le Bunyoro-Kitara, alors en pleine décadence. Ils fondèrent la dynastie Luo-Babito qui régna jusqu'au xxe siècle sur un Bunyoro rétréci, des dynasties apparentées régnant sur différentes principautés : Toro, Ankolé, Karagwé, Bouganda.
À la suite de multiples guerres civiles et extérieures, la dynastie du Bouganda, au milieu du xixe siècle, était devenue la première puissance de la région interlacustre. L'extrême centralisation du pouvoir et la fertilité du pays sont sans doute à l'origine de la suprématie des Baganda, qui appartiennent au groupe linguistique bantou.
Le Kabaka Mutesa Ier (1857-1884) gouvernait, assisté d'un Conseil, le lukiiko, d'un Premier ministre, le katikiro, tandis qu'à la tête des provinces il avait remplacé la plupart des chefs de clans (bataka) par des fonctionnaires royaux. Arrivés en Acholi vers 1855, au Lango en 1872, les chasseurs d'esclaves de Khartoum forcèrent Kabarega, souverain du Bunyoro, à réformer son royaume. Sa nouvelle armée moderne met en échec non seulement l'hégémonie égyptienne venue du Soudan mais également celle des Baganda.
Peu après apparurent les premiers Européens, John Hanning Speke d'abord en 1862, et surtout Henry Morton Stanley en 1875. Celui-ci fit savoir au Foreign Office que le Bouganda était le pays le mieux organisé pour accueillir les missions chrétiennes qui combattraient la traite et prépareraient les voies aux marchands et aux politiciens.
Le protectorat britannique
En 1877, les missionnaires de la Church Missionnary Society arrivaient à Rubaga, suivis en 1879 des Pères blancs français. Mutesa Ier, conscient de l'âpreté des rivalités politiques au travers des rivalités religieuses (guerres bafransa-baingeresa, c'est-à-dire opposant Français et Anglais, c'est-à-dire catholiques et protestants), se plut à opposer les catholiques aux protestants et les deux groupes chrétiens aux musulmans. La réaction antichrétienne qui marqua l'avènement du nouveau Kabaka Mwanga (massacre de trente catholiques et protestants en mai 1886) rapprocha un moment les deux confessions. Mais les guerres religieuses reprirent de plus belle peu après. Or, depuis l'accord anglo-allemand du 1er juillet 1890, qui avait définitivement écarté les Allemands du pays des lacs pour le réserver aux Britanniques, l'East African Company cherchait à dominer le Bouganda.
En décembre 1890, elle avait confié le commandement de ses troupes soudanaises au capitaine Frédéric Lugard. Celui-ci arma les protestants, écrasa les catholiques et inaugura, faute d'autres moyens, le système de l'Indirect Rule, en s'appuyant sur les structures administratives du Bouganda et en utilisant les agents ganda dans les régions conquises. En 1894, le commissaire Gérald Portal négocia un accord faisant du Bouganda un protectorat. L'accord Johnston de 1900 sur le Bouganda, conclu après les troubles graves de 1897-1899, conféra à l'Ouganda la physionomie qu'il devait garder jusqu'à l'indépendance ; cet accord capital donnait au Royaume ganda, agrandi des provinces arrachées au Bunyoro, une position privilégiée dans le protectorat et il y modifiait le régime foncier en introduisant la propriété privée au profit de la nouvelle oligarchie chrétienne de quelques milliers de notables.
Prise en 1916, comme l'avaient suggéré le gouverneur Hesketh Bell (1907-1909) et le commissaire à l'Agriculture Simpson, la décision de fermer l'Ouganda[...]
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Écrit par
- Bernard CALAS : professeur de géographie à l'université de Bordeaux-III-Michel-de-Montaigne
- Odette GUITARD : maître assistant à la faculté des lettres et sciences humaines d'Aix-en- Provence
- Henri MÉDARD : maître de conférences en histoire à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne, centre de recherches africaines
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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