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OUGARIT ou UGARIT

Urbanisme et architecture

Plus de 6 hectares déjà explorés en surface font connaître une partie de l'urbanisme et de son organisation : rues, espaces fortifiés, espaces publics, quartiers réservés à la puissance royale ou à la vie des habitants anonymes. La ville est construite en grande partie en pierre – pierre taillée et moellons –, ce qui laisse des ruines visibles ; la construction faisait aussi un grand usage du bois, non seulement comme charpente supportant les terrasses, mais aussi sous forme de montants verticaux et de sablières horizontales pour structurer les murs de pierre ; le pisé était employé surtout pour constituer les plafonds et les toitures.

Le plan de la ville du Bronze récent, dernier avatar d'une agglomération sans cesse reconstruite sur elle-même au hasard des tremblements de terre, des destructions volontaires, des ventes de terrains, des héritages, ne présente pas d'organisation générale reconnaissable. Les rues de largeur inégale (en moyenne de 1,50 m à 2,50 m) qui suivent approximativement les courbes de niveaux sont recoupées par des ruelles plus étroites montant vers la partie haute de la ville. Des voies d'accès dans l'agglomération, on ne connaît que la Porte fortifiée qui donne à l'ouest un accès exclusif à la Zone royale, et pour la circulation ordinaire la grande voie, large de 4 mètres, qui, venant du sud, franchissait le nahr ed-Delbé sur un pont-barrage (pile sud découverte en 1998) et montait vers la place de la Ville Sud et le centre de la ville. On peut penser que d'autres accès permettaient à la population d'entrer dans la ville au nord et à l'est, mais il est impossible de les identifier sous les plantations et les habitations modernes, non plus que de délimiter le tracé des remparts.

Toute la partie occidentale de la ville – environ 10 000 mètres carrés –, protégée à l'ouest par une imposante porte fortifiée, et isolée également de la ville, était réservée à la puissance royale. Elle englobe le Palais avec ses annexes, en particulier des garnisons de défense, le petit Temple royal, et un bâtiment (Bâtiment aux piliers) qui accueillait les banquets des cérémonies. Le Palais, à la fois demeure du roi et siège du pouvoir, abrite tout un personnel (dignitaires, prêtres, fonctionnaires, domestiques, artisans, soldats de la garnison, etc.) qui lui permet de vivre de façon autonome par rapport au reste de la ville, tout en assurant les fonctions administratives et gouvernementales.

Les autres monuments sont intégrés dans l'ensemble urbain, y compris les lieux de culte. Deux grands temples (temple de Baal, temple de Dagan) sont établis au sommet de la ville sur l'Acropole, entourés de leur mur d'enceinte qui les isole. D'autres temples au contraire sont intégrés dans les îlots d'habitation, tel le temple aux Rhytons au centre de la ville.

Les maisons des quartiers d'habitations – maisons modestes ou belles résidences – présentent des dimensions et des plans variés, répondant cependant à certains principes architecturaux : maisons à plusieurs étages avec un escalier (en bois, ou en pierre et bois), pièces organisées parfois autour d'une petite cour, présence dans environ un tiers des maisons d'un caveau funéraire attestant l'existence d'un culte familial des morts. Un caractère fréquent dans cette architecture soignée est la présence d'un porche à deux colonnes, servant d'intermédiaire entre la lumière crue de l'extérieur et l'obscurité des pièces fermées : on en trouve dans plusieurs demeures du Quartier résidentiel, dans la résidence dite Palais sud, probablement aussi dans la maison d'Ourtenou, et à plusieurs reprises dans le Palais royal lui-même.

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Écrit par

  • : professeur à l'Institut catholique de Paris
  • : agrégée de l'Université (lettres classiques), docteur ès lettres, directeur de recherche émérite au C.N.R.S.

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Médias

Carte du royaume d'Ougarit au Bronze récent - crédits : Encyclopædia Universalis France

Carte du royaume d'Ougarit au Bronze récent

Tell de Ras Shamra-Ougarit - crédits : Encyclopædia Universalis France

Tell de Ras Shamra-Ougarit

Autres références

  • BAAL

    • Écrit par
    • 853 mots

    Divinité adorée dans de nombreuses communautés du Proche-Orient antique, spécialement par les Cananéens, qui semblent en avoir fait un dieu de la fertilité. Le terme sémitique baal (en hébreu, ba‘al) signifiait « possesseur » ou « seigneur », bien qu'on ait pu l'utiliser de façon plus...

  • CHYPRE ANTIQUE

    • Écrit par et
    • 5 563 mots
    ...chypriote, accordèrent aux rois de ce pays le titre de « frère », comme l'atteste la correspondance diplomatique retrouvée accidentellement à Tell el-Amarna. Dès cette période également, les rois de Chypre entretenaient des relations d'amitié, renforcées par des liens matrimoniaux, avec la maison royale dans...
  • DAGAN ou DAGON

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    D'origine inconnue et resté étranger à la culture sumérienne, le dieu Dagan appartient surtout à la religion des anciens sémites. Son nom, qui pourrait signifier « grain », donne une idée médiocre de son importance : il est en réalité à la Syrie ce qu'est Enlil à la Mésopotamie : la...

  • ÉCRITURE (notions de base)

    • Écrit par
    • 2 596 mots
    • 7 médias
    Les deux premiers alphabets sont inventés au cours de la seconde moitié du IIe millénaire avant J.-C. L’alphabet cunéiforme d’Ugarit, d’usage courant au xive siècle avant J.-C., comprend trente signes. Il est utilisé pour écrire des langues de même famille (araméen, hébreu, ougaritique et...
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