OUGARIT ou UGARIT
Les arts et les techniques
Les objets découverts dans les maisons et dans les tombes illustrent ce qu'était la civilisation matérielle des cités du Levant au Bronze récent. On y perçoit clairement l'influence de l'Égypte, qui est à cette époque la référence universelle en fait de luxe et de raffinement.
Les maisons ont livré des témoignages de la vie quotidienne, humbles ou plus recherchés : matériel de cuisine en silex ou en basalte, outillage (couteaux, haches de bronze, balances, poids, aiguilles, pesons et fusaïoles pour le travail des tissus), petits objets personnels (pinces, épingles, boîtes, perles) ; modestes figurines de la piété populaire et des cultes domestiques.
Outre le mobilier luxueux des tombes (vases mycéniens, bijoux d'or ou de faïence, boîtes, etc.), certaines demeures de notables ont livré parfois des archives importantes, ou des éléments en albâtre ou en faïence provenant des chars que seuls les notables, propriétaires de chevaux, pouvaient avoir chez eux. Le Palais royal a livré aussi des objets exceptionnels en ivoire, en métal précieux, en faïence, en albâtre, etc. Certains de ces objets sont exotiques, importés à l'intention d'Ougaritains riches et raffinés. D'autres témoignent de l'activité inventive des artisans et artistes locaux : on leur doit des figurines de métal (bronze, or) ou d'ivoire, des bijoux et des vases de faïence ou de pierre fine, des stèles et des statues sculptées dans la pierre à l'image des dieux.
Le roi levantin d'Ougarit est un petit roi, certes, mais il est riche. À vrai dire, son mobilier, même extrêmement raffiné et de grand prix, est peu de chose sans doute auprès de l'apparat qui accompagnait dans sa tombe un pharaon égyptien à la même période ; il tranche pourtant sur le mode de vie des autres Ougaritains, même si la classe aristocratique qui l'entoure, proche de la famille royale, manifeste elle aussi des goûts de luxe ; les autres habitants mènent une vie plus modeste. Quoi qu'il en soit, le cadre de vie révélé à Ougarit par l'archéologie donne une bonne image de ce qu'étaient les sociétés fortement hiérarchisées des villes du Levant à cette époque.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- René LARGEMENT : professeur à l'Institut catholique de Paris
- Marguerite YON : agrégée de l'Université (lettres classiques), docteur ès lettres, directeur de recherche émérite au C.N.R.S.
Classification
Médias
Autres références
-
BAAL
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 853 mots
Divinité adorée dans de nombreuses communautés du Proche-Orient antique, spécialement par les Cananéens, qui semblent en avoir fait un dieu de la fertilité. Le terme sémitique baal (en hébreu, ba‘al) signifiait « possesseur » ou « seigneur », bien qu'on ait pu l'utiliser de façon plus...
-
CHYPRE ANTIQUE
- Écrit par Jean POUILLOUX et Claude F. A. SCHAEFFER
- 5 563 mots
...chypriote, accordèrent aux rois de ce pays le titre de « frère », comme l'atteste la correspondance diplomatique retrouvée accidentellement à Tell el-Amarna. Dès cette période également, les rois de Chypre entretenaient des relations d'amitié, renforcées par des liens matrimoniaux, avec la maison royale dans... -
DAGAN ou DAGON
- Écrit par Daniel ARNAUD
- 334 mots
- 1 média
D'origine inconnue et resté étranger à la culture sumérienne, le dieu Dagan appartient surtout à la religion des anciens sémites. Son nom, qui pourrait signifier « grain », donne une idée médiocre de son importance : il est en réalité à la Syrie ce qu'est Enlil à la Mésopotamie : la...
-
ÉCRITURE (notions de base)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 2 596 mots
- 7 médias
Les deux premiers alphabets sont inventés au cours de la seconde moitié du IIe millénaire avant J.-C. L’alphabet cunéiforme d’Ugarit, d’usage courant au xive siècle avant J.-C., comprend trente signes. Il est utilisé pour écrire des langues de même famille (araméen, hébreu, ougaritique et... - Afficher les 9 références